Communiqués de presse

Le Fonds mondial annonce un financement d’urgence supplémentaire en Ukraine après un an de guerre

Une nouvelle aide pour maintenir les services essentiels de lutte contre le VIH et la tuberculose porte le total du financement d’urgence à 25,32 millions de dollars US

21 février 2023

GENÈVE – Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme vient d’approuver un financement d’urgence supplémentaire de 10,32 millions de dollars US pour maintenir les services essentiels de lutte contre le VIH et la tuberculose en Ukraine, alors qu’une année vient de s’écouler depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ce dernier investissement servira au traitement, à la prévention et à la prise en charge du VIH et de la tuberculose, y compris pour les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays et les communautés difficiles d’accès. Cela porte le financement d’urgence total au cours de l’année écoulée à 25,32 millions de dollars US.

Ce financement d’urgence s’ajoute aux 119,48 millions de dollars US accordés à l’Ukraine pour sa lutte contre le VIH et la tuberculose pour la période 2021-2023, ainsi qu’aux 50,93 millions de dollars US accordés au pays pour la riposte au COVID-19 depuis le début de la pandémie.

Depuis que la guerre a éclaté en Ukraine fin février 2022, plus de 13,5 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays ou forcées de chercher refuge dans un pays voisin. Avant même le conflit, les charges de morbidité du VIH et de la tuberculose étaient élevées en Ukraine. La tuberculose pharmacorésistante demeure une menace pour la santé publique. Le VIH et la tuberculose nécessitent un traitement sur le long terme qui réduit le risque de transmission, et le pronostic pour les deux maladies est meilleur lorsque le diagnostic est précoce. Les personnes qui fuient les affrontements perdent souvent l’accès aux soins de santé et à leurs médicaments. Les services de prévention et de diagnostic du VIH et de la tuberculose ont également été considérablement perturbés.

L’OMS a déclaré que, depuis le début de l’invasion, plus de 1 200 établissements de santé ont été attaqués, dont 170 ont été détruits. Des agents de santé et des patients ont été forcés à se déplacer, d’autres ont été blessés ou tués. En Ukraine et dans les pays voisins, la collaboration du Fonds mondial avec les partenaires vise la prévention, le dépistage et le traitement du VIH et de la tuberculose, mais la guerre est venue perturber ce travail en instaurant un climat de danger.

« Cela fait un an que la Fédération de Russie a envahi l’Ukraine. Les affrontements et les frappes meurtrières de missiles se poursuivent, ne faisant qu’amplifier les destructions et l’impact dévastateur dans plusieurs oblasts du pays, a déclaré le ministre ukrainien de la Santé, Viktor Liashko. En dépit de la crise et des difficultés, les programmes ukrainiens de lutte contre le VIH et la tuberculose ont maintenu leurs activités. Le financement d’urgence du Fonds mondial, en plus de la subvention en cours, s’est avéré inestimable, étant donné que des établissements de santé ont été endommagés ou détruits et que des personnes continuent d’être déplacées et de perdre leur accès aux soins de santé, y compris au traitement contre le VIH et la tuberculose. »

« Si les personnes déplacées ne reçoivent pas les médicaments dont elles ont besoin, elles risquent de mourir de l’absence du traitement », a déclaré Dmytro Sherembei, directeur de 100% LIFE, une organisation non gouvernementale soutenue par le Fonds mondial qui distribue des médicaments contre le VIH dans l’Ukraine touchée par la guerre.

Avant l’invasion russe, les partenaires du Fonds mondial avaient réalisé d’importants progrès vers l’élimination du sida et de la tuberculose en Ukraine. Depuis 20 ans, l’Ukraine est un modèle de mise en œuvre à long terme de programmes novateurs de lutte contre le VIH et la tuberculose. Plus de 100 organisations à assise communautaire et dirigées par la communauté offrent des services aux personnes vulnérables atteintes du VIH et de la tuberculose. En dépit de progrès remarquables dans sa lutte contre le VIH et la tuberculose, l’Ukraine est toujours aux prises avec la deuxième épidémie de VIH en importance dans la région Europe de l’Est et Asie centrale, et demeure parmi les pays prioritaires pour la lutte contre la tuberculose dans la région.

« Alors que la guerre fait rage, les besoins dans le pays s’aggravent et deviennent plus urgents, a affirmé Peter Sands, le directeur exécutif du Fonds mondial. L’endommagement et la destruction des réseaux d’eau et d’électricité, des installations sanitaires, des établissements de santé, ainsi que des infrastructures routières et résidentielles se poursuivent dans de nombreuses régions à travers le pays. Le financement d’urgence supplémentaire que nous débloquons aujourd’hui vise à aider le gouvernement à combler les importantes lacunes de financement des interventions essentielles de lutte contre le VIH et la tuberculose. Nous continuerons à suivre l’évolution de la situation de près. »

Depuis 2003, le Fonds mondial a investi plus de 885 millions de dollars US en Ukraine en soutien à des programmes de lutte contre le VIH et la tuberculose. Les investissements ont également soutenu l’adaptation de la prestation de services de santé tout au long de la pandémie de COVID-19.