Communiqués de presse

Le Conseil d’administration a souligné le progrès constant de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, mais signale que le changement climatique, les conflits et la législation anti-LGBTQI+ constituent des menaces pour la lutte contre ces trois maladies.

Le Conseil d’administration du Fonds mondial réaffirme son ferme engagement à mettre fin aux épidémies dans un contexte de menaces grandissantes pour la santé mondiale

Le Conseil d’administration a souligné le progrès constant de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, mais signale que le changement climatique, les conflits et la législation anti-LGBTQI+ constituent des menaces pour la lutte contre ces trois maladies.

12 mai 2023

HANOÏ – Le Conseil d’administration du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a tenu sa quarante-neuvième réunion les 10 et 11 mai 2023 à Hanoï, au Viet Nam. Il s’agissait de la première réunion dans la région du Pacifique occidental depuis 2007. Mme Dao Hong Lan, ministre de la Santé du Viet Nam, a ouvert la réunion.

« Le choix du Viet Nam pour notre réunion met en lumière les extraordinaires efforts consentis par ce pays pour lutter contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et bâtir des systèmes résistants et pérennes pour la santé, avec la participation active d’une société civile et de communautés des plus dynamiques, a déclaré le Dr Donald Kaberuka, président du Conseil d’administration du Fonds mondial. Les efforts du Viet Nam sont une source d’inspiration pour les autres pays de la région et ailleurs dans le monde. Cela dit, notre réunion se déroule à un moment critique. Les récentes crises qui ont secoué la planète entière nous ont rappelé à quel point un Fonds mondial fort et efficace, capable de répondre aux besoins des personnes les plus touchées partout dans le monde, est indispensable. »

Le Conseil d’administration a souligné les importants progrès de la lutte contre les trois maladies dans plusieurs régions du monde – notamment l’approche des cibles 95-95-95 pour le VIH en Afrique orientale et australe, le succès de la lutte contre le paludisme pharmacorésistant dans la région du Grand Mékong et la reprise généralisée des services et des indicateurs de lutte contre la tuberculose – et salué le rôle que le Fonds mondial a joué pour sauver plus de 29 millions de vies au cours de la période 2017-2021. Le Conseil a également reçu une mise à jour sur les décaissements depuis le début de l’année pour le cycle de subvention en cours. Ceux-ci sont en voie de dépasser la somme record de 5,2 milliards de dollars US décaissée en 2022, témoignant d’un effort d’une ampleur, d’une intensité et d’une portée sans précédent déployé par le partenariat pour mettre en œuvre les subventions.

Pourtant, les membres du Conseil d’administration demeurent préoccupés par les menaces qui pèsent sur la santé mondiale et qui compromettent l’atteinte du troisième Objectif de développement durable – Bonne santé et bien-être. Le changement climatique et le nombre croissant de conflits et de déplacements de populations affectent l’épidémiologie et la transmission des maladies, en particulier le paludisme, et augmentent le risque d’apparition de nouvelles maladies. En outre, l’abrupte détérioration des droits des personnes LGBTQI+ dans plusieurs pays au cours des derniers mois menace d’entraver encore davantage l’accès aux soins de santé pour des communautés déjà confrontées à la stigmatisation et à la discrimination.

« La réduction de la stigmatisation, de la discrimination et de la criminalisation des populations clés les plus touchées par le VIH est une condition essentielle pour vaincre le sida, affirme Lady Roslyn Morauta, vice-présidente du Conseil d’administration du Fonds mondial. Des lois punitives ne feront qu’alimenter l’épidémie de VIH et mettre en danger la santé de communautés entières. Voilà pourquoi le Fonds mondial s’est engagé à lever les obstacles liés aux droits humains qui entravent l’accès aux services de santé. »

Le Conseil d’administration a insisté sur la nécessité urgente de revitaliser le leadership politique et technique face au risque de recrudescence du paludisme dû au changement climatique et à l’apparition de résistances aux médicaments et aux insecticides. Il a également souligné l’importance de revenir sur la voie de l’élimination du paludisme. Les membres du Conseil ont ensuite voté en faveur d’une hausse de l’appétence au risque pour les interventions visant le paludisme, tout en appelant à une vigilance continue dans la lutte contre la tuberculose.

Le directeur exécutif du Fonds mondial, Peter Sands, s’est fait l’écho de ces préoccupations, et a lancé un appel au renforcement des partenariats entre les acteurs mondiaux pour opposer un front uni aux menaces actuelles. « Nous devons prioriser davantage les maladies infectieuses dans les discussions sur le changement climatique, a-t-il affirmé. Le paludisme est le meilleur exemple pour démontrer que le changement climatique affecte déjà la santé humaine. La lutte contre le paludisme devrait être un élément central d’une riposte mondiale plus équitable au changement climatique. »

Le Conseil d’administration a discuté des tendances économiques et des contraintes budgétaires qui minent la capacité de nombreux pays à financer les services de santé, et exhorté les partenaires à accélérer le développement de solutions de financement innovantes et à appuyer un financement national de la santé à la fois ambitieux et réaliste.

Le Conseil d’administration a également encouragé les partenaires mondiaux à persister dans l’ambition de mettre fin au sida, à la tuberculose et au paludisme d’ici 2030, en tirant parti de l’innovation et en continuant d’augmenter les investissements dans le renforcement des systèmes de santé. Afin d’optimiser le suivi du progrès vers l’élimination des trois maladies en tant que menaces pour la santé publique et l’établissement de systèmes résistants et pérennes pour la santé, le Conseil a approuvé plusieurs modifications du cadre des indicateurs clés de performance, notamment les cibles d’incidence et de mortalité du VIH, de la tuberculose et du paludisme, pour la période de mise en œuvre de la stratégie à l’horizon 2030.

Tout en soulignant le rôle central joué par le Fonds mondial dans la lutte contre les pandémies – y compris la reprogrammation, depuis la dernière réunion du Conseil d’administration en novembre 2022, de 547 millions de dollars UStélécharger en English ] de fonds affectés à la riposte au COVID-19 en faveur du renforcement des systèmes de santé et de la préparation aux pandémies – les membres du Conseil d’administration ont discuté de la collaboration du Fonds mondial avec divers partenaires de la santé mondiale, notamment le nouveau Fonds de lutte contre les pandémies. Le Conseil a convenu que la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, ainsi que le renforcement des systèmes de santé et des systèmes communautaires, doivent être au cœur de la préparation et de la riposte aux pandémies futures. Le Conseil a insisté sur la nécessité d’une coordination plus efficace des financements pour la préparation aux pandémies, afin que l’impact souhaité soit obtenu et que le fardeau des pays soit réduit. 

Le Conseil d’administration a également pris acte de l’avis annuel du Bureau de l’Inspecteur général, déclarant qu’aucun élément significatif susceptible d’entraver l’atteinte globale des objectifs stratégiques et opérationnels du Fonds mondial n’avait été signalé en 2022. De même, le responsable des questions d’éthique a estimé que l’état des systèmes d’éthique et d’intégrité du Fonds mondial conserverait au moins son degré de maturité rapporté antérieurement, notant que le Fonds mondial avait adopté en 2022 plusieurs mesures de renforcement de l’éthique à l’échelle de l’organisation. Le Conseil a fermement réitéré son engagement de tolérance zéro envers l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels, ainsi que son appui aux efforts que déploie le Fonds mondial pour mettre en place des mesures de prévention, de détection et d’intervention à cet égard dans tous les programmes qu’il subventionne.

À la clôture de la réunion, les membres du Conseil d’administration ont exprimé leur profonde gratitude envers le DKaberuka, président du Conseil, et Lady Morauta, vice-présidente du Conseil, dont les mandats prenaient fin au terme de la réunion, pour leur immense contribution au cours des leurs quatre dernières années en fonction. Le titre honorifique de président émérite a été décerné au Dr Kaberuka. Le Conseil d’administration a ensuite chaleureusement accueilli Lady Morauta dans sa nouvelle fonction de présidente du Conseil, et Bience Gawanas, nouvelle vice-présidente du Conseil, qui entament un mandat de trois ans.