Communiqués de presse

Déclaration conjointe des dirigeants du Fonds mondial, de l’ONUSIDA et du PEPFAR sur la loi contre l’homosexualité votée par l’Ouganda en 2023

Le 29 mai 2023

Genève | Washington, DC -- Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial), le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et le Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) sont extrêmement préoccupés par les conséquences préjudiciables de la loi ougandaise contre l’homosexualité de 2023 sur la santé des citoyens et sur la riposte au sida dont le succès ne se dément pas jusqu’à présent.

Le rôle exemplaire de l’Ouganda pour mettre un terme à la menace pour la santé publique causée par la pandémie de sida

L’Ouganda et son président, Yoweri Museveni, ont joué un rôle exemplaire dans la lutte pour éradiquer le sida. Les progrès accomplis grâce à la mise en place de programmes à grande échelle de prévention, de diagnostic, de traitement et de prise en charge reposent tous sur le principe de l’accès aux soins de santé pour ceux et celles qui en ont besoin, sans stigmatisation ni discrimination. Des vies ont ainsi été sauvées. Les systèmes de santé solides établis pour soutenir la riposte au sida profitent à la population ougandaise dans son ensemble. De même, les agents de santé communautaires et les systèmes de santé déployés pour la riposte au sida ont joué un rôle clé dans la lutte contre le COVID-19 et d’autres maladies. Il est essentiel de préserver cette approche : l’échec de la riposte de santé publique au VIH aura des répercussions sur l’ensemble du système, et ces conséquences pourraient s’avérer préjudiciables pour tous. 

L’Ouganda a les moyens de réussir

Nous savons que nous aurons vaincu ce problème de santé publique lorsque 95 % des personnes vivant avec le VIH connaîtront leur état sérologique, 95 % d’entre elles seront sous traitement et 95 % des personnes sous traitement parviendront à la suppression de la charge virale. L’Ouganda peut y arriver. En 2021, 89 % des Ougandais vivant avec le VIH connaissaient leur statut sérologique, dont 92 % recevaient un traitement antirétroviral, et 95 % des personnes sous traitement avaient une charge virale indétectable. Si ces progrès se maintiennent, le pays est sur la bonne voie pour atteindre les objectifs de l’ONUSIDA en matière de traitement du VIH. 

La discrimination menace les avancées dans la riposte au sida

Le succès de l’Ouganda dans sa riposte au VIH est aujourd’hui gravement menacé. La loi contre l’homosexualité de 2023 fait obstacle à l’éducation à la santé et aux activités de terrain qui peuvent contribuer à l’éradication du sida en tant que menace pour la santé publique. La stigmatisation et la discrimination liées à l’adoption de la loi ont déjà restreint l’accès aux services de prévention et de traitement. La confiance, le secret médical et l’absence de stigmatisation sont indispensables pour ceux et celles qui nécessitent des soins. En Ouganda, les personnes LGBTQI+ craignent de plus en plus pour leur sécurité. Le risque d’agressions, de sanctions et de marginalisation accrue décourage de plus en plus le recours aux services de santé vitaux.

Le pays s’est plusieurs fois distingué, avec beaucoup de succès, par son leadership et sa volonté de mettre fin au sida en ne laissant personne de côté. Nous demandons conjointement un réexamen de la loi afin que l’Ouganda puisse poursuivre sur sa lancée afin de garantir un accès équitable aux services de santé et mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030. 

Peter Sands, directeur exécutif, Fonds mondial

Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA et secrétaire générale adjointe des Nations Unies

Ambassadeur John Nkengasong, coordonnateur pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et représentant spécial pour la diplomatie en matière de santé mondiale, Département d’État des États-Unis