Communiqués de presse

Les résultats de la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme ont dépassé les niveaux d’avant la pandémie de COVID-19, mais la multiplication des crises compromet l’atteinte des objectifs pour 2030

Des résultats record assombris par le changement climatique et des conflits qui entravent le progrès

Les résultats de la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme ont dépassé les niveaux d’avant la pandémie de COVID-19, mais la multiplication des crises compromet l’atteinte des objectifs pour 2030

18 septembre 2023

GENÈVE – Le Rapport 2023 sur les résultatstélécharger en عربي | 中文 | Deutsch | English | Español | Français | Italiano | 日本語 | 한국어 | Português ] du Fonds mondial, publié aujourd’hui (lire le rapport complet), fait état d’une remarquable amélioration des résultats des programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, après les revers encaissés durant la pandémie de COVID-19. Toutefois, de multiples défis – comme le changement climatique, les conflits, le creusement des inégalités et la menace grandissante à l’encontre des droits humains – nous éloignent de plus en plus de l’objectif de mettre fin au sida, à la tuberculose et au paludisme d’ici 2030.

« Collectivement, le partenariat du Fonds mondial a sauvé 59 millions de vies au cours des 20 dernières années, a déclaré Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial. Même si nous avons obtenu des résultats record en 2022, il faudra prendre des mesures extraordinaires pour atteindre les cibles fixées pour 2030. »

En 2022, grâce aux efforts, aux adaptations et aux innovations des gouvernements, des communautés et de nos partenaires, le partenariat du Fonds mondial a mis sous traitement antirétroviral un nombre sans précédent de personnes atteintes du VIH. Nous avons trouvé et soigné plus de personnes atteintes de la tuberculose que jamais, et nous avons distribué un nombre record de moustiquaires pour prévenir le paludisme.

Principaux résultats de l’année 2022 dans les pays où le Fonds mondial investit :

VIH

  • 24,5 millions de personnes sous traitement antirétroviral contre le VIH.
  • 53,1 millions de tests de dépistage du VIH effectués (12,2 millions chez les populations clés et prioritaires).
  • 15,3 millions de personnes touchées par les services de prévention du VIH.
  • 710 000 mères vivant avec le VIH sous traitement pour rester en vie et éviter la transmission du VIH à leurs enfants.
  • 831 000 circoncisions masculines médicales volontaires pour la prévention du VIH.

Tuberculose :

  • 6,7 millions de personnes traitées contre la tuberculose.
  • 118 000 personnes sous traitement contre la tuberculose pharmacorésistante.
  • 331 000 patients tuberculeux et séropositifs au VIH sous traitement antirétroviral.
  • 2,2 millions de personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral mises sous traitement préventif de la tuberculose.
  • 1,5 million de personnes exposées à la tuberculose sous traitement préventif.

Paludisme :

  • 220 millions de moustiquaires distribuées afin de protéger les familles du paludisme.
  • 321 millions de cas présumés de paludisme testés.
  • 37,1 millions d’enfants sous traitement de chimioprévention du paludisme saisonnier.
  • 14,6 millions de femmes enceintes sous traitement préventif du paludisme.
  • 165 millions de cas de paludisme traités.

Des crises qui s’entrechoquent ralentissent le progrès

Dans de nombreux pays où le Fonds mondial investit, recouvrer la trajectoire de la lutte contre les trois maladies a été rendu encore plus difficile en raison d’une combinaison de crises interconnectées et qui s’entrechoquent, en plus du COVID-19. Le changement climatique, les conflits et l’endettement en sont des exemples, au même titre que l’érosion alarmante des droits humains et les iniquités qui s’accentuent au sein des pays et entre les pays.

Le changement climatique a déjà des répercussions sur l’épidémiologie des maladies infectieuses. Par exemple, le paludisme gagne des régions montagneuses de l’Afrique auparavant trop froides pour les moustiques anophèles porteurs de la maladie. Les cyclones, les inondations et d’autres catastrophes liées au climat provoquent des flambées d’infection par le paludisme comme on en a vu au Malawi et au Pakistan. L’insécurité alimentaire et la rareté de l’eau forcent à l’exil de communautés entières, qui deviennent plus vulnérables aux maladies, notamment la tuberculose. Le Fonds mondial a multiplié ses interventions pour atténuer les impacts des événements météorologiques extrêmes sur les programmes de lutte contre le paludisme et pour assurer la continuité des services de lutte contre le VIH et la tuberculose.

Les conflits endommagent les infrastructures de santé et submergent des services de santé déjà surchargés. Les personnes malades n’ont plus accès au traitement, les chaînes d’approvisionnement se brisent et les interventions de prévention sont interrompues. Au Soudan, en Ukraine, en Afghanistan, au Myanmar et dans d’autres pays, le partenariat du Fonds mondial doit surmonter d’immenses difficultés pour s’assurer que les personnes les plus vulnérables aient accès à des services essentiels.

Renforcer les systèmes de santé pour le contrôle et la prévention des pandémies

Les systèmes résistants et pérennes pour la santé sont la clé du succès de la lutte contre les trois maladies. Ils sont aussi le fondement de la prévention, de la détection et de la riposte face aux menaces sanitaires existantes et émergentes.

Selon Peter Sands, « en investissant dans les composantes essentielles qui confèrent résistance et pérennité aux systèmes de santé, le Fonds mondial aide les pays à lutter contre les maladies infectieuses mortelles d’aujourd’hui et à se préparer aux menaces sanitaires de demain. Par exemple, nous poursuivrons notre travail essentiel de soutien des agents de santé communautaires et de renforcement des chaînes d’approvisionnement et des réseaux de laboratoires. »

Au total, le Fonds mondial a décaissé plus de 5 milliards de dollars US pour aider les pays dans leur riposte au COVID-19, dont quelque 2,2 milliards de dollars US seront investis dans le renforcement des systèmes pour la santé et la préparation aux pandémies.

Améliorer l’accès équitable à des outils innovants qui changent la donne

L’accès équitable à des outils innovants est un élément clé qui doit être amélioré si l’on souhaite regagner et maintenir l’élan de la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme.

Peter Sands précise que « malgré les difficultés, nous pouvons encore atteindre l’objectif de mettre fin au sida, à la tuberculose et au paludisme en tant que menaces pour la santé publique. Nous savons ce qu’il faut faire, nous possédons des outils qui fonctionnent, et nous avons des exemples de réussite pour nous inspirer. Nous devons améliorer l’accès à des innovations qui changent la donne et optimiser leur déploiement aux côtés des outils existants afin de maximiser l’impact de chaque dollar. Nous devons éliminer les iniquités qui exacerbent la vulnérabilité des jeunes femmes, des populations clés et des personnes les plus pauvres. »

Contre le HIV, le nouvel anneau vaginal de dapivirine – le premier moyen de prévention efficace du VIH contrôlé par la femme – donne aux femmes et aux filles le pouvoir de se protéger contre l’infection à VIH. Le VIH pédiatrique demeure un domaine où les besoins ne sont pas comblés à l’échelle mondiale. Cependant, de récentes innovations en matière de traitement pourraient changer la donne. Le partenariat du Fonds mondial investit dans le schéma de dolutégravir pédiatrique, un traitement plus efficace, meilleur marché et mieux toléré par les enfants.

Contre la tuberculose, plusieurs innovations ont fait leur apparition : de nouveaux outils de diagnostic, comme les appareils de radiographie mobile et les diagnostics moléculaires à bas prix ; de nouveaux traitements, comme la combinaison thérapeutique BPaLM (bédaquiline, prétomanide, linézolide et moxifloxacine) pour la tuberculose pharmacorésistante ; et le 3HP, un nouveau traitement préventif de courte durée pour la tuberculose.

Contre le paludisme, plusieurs innovations en lutte antivectorielle, prévention, diagnostic et traitement nous aideront à renverser des tendances alarmantes d’infections et de décès. Par exemple, les moustiquaires imprégnées d’insecticide à double action combinant des pyréthrinoïdes et le chlorfénapyr, qui seront disponibles à grande échelle dès 2024, sont remarquablement plus efficaces que les moustiquaires standard imprégnées de pyréthrinoïdes seulement. Des essais ont démontré une réduction des infections par le paludisme d’environ 50 % chez les enfants âgés de six mois à dix ans.

Pour remettre la lutte contre les maladies sur les rails, il importera d’optimiser le déploiement intégré de ces innovations, tout en multipliant les efforts pour éliminer les iniquités criantes qui alimentent les maladies infectieuses. C’est en responsabilisant les communautés les plus durement touchées que le Fonds mondial s’assure que les services vitaux atteignent les personnes les plus vulnérables, y compris celles qui sont marginalisées par la pauvreté, le rejet social, la discrimination ou la criminalisation. Notre modèle, qui place les personnes et les communautés au cœur de nos actions, contribue à tisser ce lien de confiance sans lequel nous ne pourrions mener à bien notre mission et veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte.