Le 12 janvier 2024
Genève – Cabo Verde a été certifié exempt de paludisme par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) aujourd’hui. Il s’agit d’un remarquable accomplissement en matière de santé publique. Cette certification est accordée aux pays qui ont démontré une interruption de la transmission du paludisme indigène pendant au moins trois années consécutives.
« Il s’agit d’un extraordinaire accomplissement, une lueur d’espoir alors que le changement climatique menace de ralentir la lutte mondiale contre le paludisme, a déclaré Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial. Il importe maintenant de ne pas baisser la garde, et d’aider Cabo Verde à conserver cet acquis en prévenant la réintroduction de la maladie. Voilà pourquoi nous financerons les interventions de lutte antivectorielle et assurerons des services de gestion de cas et de surveillance de la maladie de qualité pour encore trois ans. »
Cabo Verde n’a détecté aucun cas de paludisme indigène depuis janvier 2018. Avec l’annonce d’aujourd’hui, ce sont 43 pays et un territoire qui ont été certifiés exempts de paludisme par l’OMS. Tous ont réussi à prévenir la réapparition de la maladie. Cabo Verde est le quatrième pays d’Afrique à obtenir cette certification, après l’Algérie (2019), le Maroc (2010) et Maurice (1973).
Ce succès est attribuable à des efforts soutenus de prévention, notamment la lutte antivectorielle et la chimioprévention, ainsi qu’à des systèmes résistants et pérennes pour la santé qui garantissent un accès universel à des services de diagnostic et de traitement de qualité. Les agentes et agents de santé communautaires jouent également un rôle crucial dans l’élimination du paludisme, en particulier dans les régions difficiles d’accès. Enfin, un ferme engagement politique est nécessaire pour l’allocation de ressources suffisantes et l’exercice d’un leadership efficace jusqu’à l’élimination complète de la maladie – et même par la suite, pour qu’elle ne réapparaisse jamais.
Le paludisme représente toujours un immense défi pour la santé mondiale. Le changement climatique favorise sa propagation, et la maladie s’adapte pour échapper aux efforts de prévention et de traitement. À travers l’innovation et l’investissement soutenu et ciblé à l’appui des personnes les plus exposées au risque de contracter la maladie, le Fonds mondial orchestre une riposte pour sauver des vies et progresser vers l’élimination du paludisme. En 2022, les programmes de lutte contre le paludisme appuyés par le Fonds mondial ont regagné le terrain perdu en 2020 et en 2021 à cause de la pandémie de COVID-19.
« L’expérience nous a appris que pour éliminer le paludisme, il faut garder une longueur d’avance sur la maladie, a expliqué Peter Sands. Miser sur l’innovation et mettre à l’essai de nouveaux produits dont l’innocuité et l’efficacité ont été éprouvées – comme des moustiquaires imprégnées d’insecticide, des insecticides, des diagnostics et des traitements de nouvelle génération ou des vaccins – sont des éléments indissociables de la lutte contre cette maladie. Parallèlement, il est essentiel, pour appuyer la prestation de services de qualité, de renforcer les chaînes d’approvisionnement, les ressources humaines pour la santé et les systèmes de surveillance de la maladie. »
En date de juin 2023, le Fonds mondial assurait 65 % du financement international des programmes de lutte contre le paludisme et avait investi plus de 17,9 milliards de dollars US dans des programmes de lutte contre la maladie. Ces investissements ont un impact. Dans les pays où le Fonds mondial investit, les décès imputables au paludisme ont diminué de 27 % entre 2002 et 2021. Sans ces interventions, on estime que le nombre de décès imputables au paludisme aurait augmenté de 91 % au cours de la même période.