Le 18 septembre 2024
GENÈVE – À la demande du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial) alloue au pays la somme de 9,5 millions de dollars US pour sa riposte d’urgence à la mpox dans six des provinces à plus forte transmission, soit Équateur, Sud-Ubangui, Sankuru, Tshopo, Sud-Kivu et Nord-Kivu, ainsi qu’à Kinshasa, une province densément peuplée comptant 17 millions d’habitants.
La RDC est actuellement aux prises avec la plus grande épidémie de mpox au monde, avec 5 160 cas confirmés et 25 décès depuis le début de l’année. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la couverture du dépistage en RDC demeure faible en raison de capacités et de disponibilités limitées. Le nombre de cas suspectés est environ cinq fois plus élevé que le nombre de cas confirmés par test de laboratoire.1
S’alignant sur les domaines prioritaires du Plan national de préparation et de riposte du gouvernement congolais, le Fonds mondial dirigera son appui vers les activités suivantes :
« Notre partenariat avec le Fonds mondial et d’autres partenaires du domaine de la santé a démontré sa capacité à endiguer les maladies infectieuses, a déclaré le Dr Roger Kamba, ministre de la Santé et du Bien-être social de la République du Congo. Au cours des deux dernières décennies, les décès liés au sida et les nouvelles infections à VIH ont diminué de plus de 60 % en RDC, grâce aux efforts de coordination et de collaboration de tous nos partenaires. Nous sommes déterminés à poursuivre ce travail et à opposer une solide riposte à la mpox. La lutte contre l’épidémie actuelle de mpox est une priorité absolue pour notre ministère, et nous mettons l’accent sur le renforcement de la riposte communautaire. Il est essentiel de reconnaître que si nous agissons maintenant, non seulement luttons-nous contre la mpox, mais nous investissons aussi dans la résilience et la sécurité sanitaire de demain. »
Le soutien du Fonds mondial viendra appuyer la collaboration qu’entretiennent le ministère de la Santé de la RDC, les Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies, l’OMS, les organisations humanitaires et d’autres partenaires clés pour relever les défis de taille auxquels est confronté le système de santé publique dans l’est de la RDC, où l’épidémie de mpox s’ajoute à d’autres risques de maladies infectieuses dans un contexte de crise humanitaire.
« Les personnes vivant dans des zones de conflit et de crise rencontrent des obstacles qui les empêchent d’accéder aux services de santé, en raison de la détérioration des infrastructures, de l’insécurité ou d’une pénurie de personnel formé et de fournitures de santé, a déclaré Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial. Lorsqu’une flambée épidémique survient dans ces zones, ces difficultés s’amplifient mutuellement. Pour faire cesser la propagation de la maladie, il faut un solide réseau d’agentes et d’agents de santé communautaires de confiance, d’éducateurs et d’éducatrices et santé et d’autres intervenants locaux. »
Certaines personnes malades tardent à recourir aux soins de santé à cause de la stigmatisation associée aux épidémies comme la mpox.
« Lorsque survient une flambée épidémique, il est vital d’intervenir immédiatement pour renforcer les systèmes de santé et améliorer les mécanismes de détection, de surveillance et de riposte, afin de prévenir une détérioration des résultats en santé, surtout chez les femmes, les enfants et les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays », a affirmé Mark Edington, directeur de la Division de la Gestion des subventions au Fonds mondial.
Déjà, depuis le début de la présente épidémie de mpox, le Fonds mondial a soutenu le transfert des stocks disponibles d’équipements de protection individuelle, comme des gants, des blouses et des masques médicaux, vers les provinces les plus touchées.
L’épidémiologie de la mpox continue d’évoluer de manière complexe, ce qui a une incidence importante sur les efforts de prévention, de préparation et de riposte. La mpox est de plus en plus associée au VIH. Le VIH accroît le risque de transmission de la mpox, de maladie et de décès chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli ou chez qui le VIH est à un stade avancé. Investir dans les efforts de lutte contre la mpox d’un pays permet de renforcer ses efforts pour enrayer la propagation du VIH et vice-versa.
Avec des investissements cumulés de près de 3,2 milliards de dollars US depuis 2003, la RDC et le Fonds mondial collaborent à la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et au renforcement des systèmes pour la santé.
Le Fonds mondial encourage les autres pays touchés par la mpox à évaluer leurs besoins et à envisager de réaffecter des investissements existants du Fonds mondial pour y riposter.
Pour en savoir plus, voir la Note d’information technique du Fonds mondial sur la mpox [ télécharger en English | Français | Português ] .
[1] Organisation mondiale de la Santé. Mpox: Multi-country External Situation Report #36, 14 septembre 2024