Le 25 septembre 2024
GENÈVE – À la demande du gouvernement ougandais, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial) a approuvé la réaffectation d’une somme de 850 683 dollars US vers le renforcement de la capacité du pays à prévenir, à détecter et à combattre l’épidémie de mpox, notamment par l’achat de matériel de laboratoire essentiel au diagnostic. Une partie du financement sera investie dans une autre méthode diagnostique, la surveillance des eaux usées.
Le Fonds mondial travaille depuis longtemps en partenariat avec les services de laboratoire de l’Ouganda et le Service national de laboratoires de santé et de diagnostic (UNHLDS). L’organisation a aidé le pays à mettre en place l’un des meilleurs réseaux nationaux de laboratoires sur le continent, qui possède aujourd’hui une solide expérience dans la détection rapide et le contrôle des flambées épidémiques. Renforcé par des investissements additionnels durant la pandémie de COVID-19 et l’épidémie d’Ebola de 2022, l’UNHLDS a rapidement confirmé deux cas de mpox le 24 juillet, détectés par une équipe d’intervention rapide équipée d’un laboratoire de dépistage mobile déployée dans le district de Kasese, près de la frontière avec la République démocratique du Congo. À ce jour, le pays compte 24 cas confirmés.
« Nous remercions le Fonds mondial pour cet important financement, qui arrive à un moment opportun. Compte tenu de ses interactions géographiques, historiques, sociales, économiques et sécuritaires avec l’épicentre de la région à l’ouest, l’Ouganda court un risque de transmission rapide et prolongée de la mpox plus élevé que tout autre pays de la région, a déclaré le Dr Henry Kyobe Bosa, épidémiologiste et chef de l’équipe de gestion des incidents (IMT) responsable de la riposte nationale à la mpox, au COVID-19 et à l’Ebola. Notre objectif premier est de ralentir la propagation de la mpox afin d’épargner notre système de santé et de prévenir des décès parmi les communautés les plus vulnérables. »
Le Fonds mondial a investi 36 millions de dollars US dans les systèmes de laboratoire de l’Ouganda depuis 2020.
« La plus grande leçon que nous avons retenue du COVID-19 est que le diagnostic rapide est la première ligne de défense contre n’importe quelle flambée de maladie infectieuse, a affirmé Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial. L’investissement dans les laboratoires apporte des bienfaits qui sont transférables. Un système qui a une capacité de diagnostic rapide du COVID-19, de l’Ebola et de la mpox peut aussi diagnostiquer rapidement le VIH, la tuberculose et le paludisme, et vice-versa. »
Le vaste réseau de laboratoires de l’Ouganda
L’UNHLDS rejoint les régions les plus reculées de l’Ouganda avec ses laboratoires mobiles, et porte ses services jusqu’aux pays voisins. Aujourd’hui, l’UNHLDS est un vaste réseau numérique interconnecté qui permet aux dispensateurs de soins de santé et à leurs patients d’envoyer des échantillons pour une analyse et d’en recevoir les résultats presque en temps réel.
Lorsque le COVID-19 a frappé, le réseau de transport d’échantillons a servi de pierre d’assise à la riposte de l’UNHLDS, qui a mis sur pied un système intégré pour atteindre et tester les patients et surveiller les infections à l’échelle nationale. La pandémie a donné un élan à la recherche et à l’innovation technologique, à partir des infrastructures et de l’expertise existantes. L’UNHLDS a mis sur pied un laboratoire mobile doté d’équipements de biosécurité portables, afin que le personnel technique de laboratoire puisse se rendre rapidement sur les lieux d’une épidémie pour tester et identifier en toute sécurité des agents pathogènes causant des maladies graves comme le COVID-19, l’Ebola et, dernièrement, la mpox.
En étroite collaboration avec le Fonds mondial, l’UNHLDS intégrera ses capacités de lutte contre la mpox aux activités de préparation et de riposte aux pandémies en cours, comme l’acquisition de compétences en communication des risques, la formation des prestataires de soins de santé et le transport des échantillons vers les laboratoires de dépistage.
Surveillance des eaux usées
Une partie du financement réaffecté au renforcement des capacités de laboratoire, soit 121 818 dollars US, ira à la surveillance des eaux usées, une importante méthode d’alerte précoce qui procure un aperçu de la santé communautaire de manière non invasive, complète et impartiale. La surveillance des eaux usées a été expérimentée avec l’appui du projet STELLAR durant la pandémie de COVID-19. La méthode est aujourd’hui mise à contribution pour la riposte à la mpox.
« Il est nécessaire d’élargir la portée du programme, affirme la Dre Susan Nabadda Ndidde, commissaire et directrice exécutive des Laboratoires nationaux de la santé. Avec l’émergence et la recrudescence des maladies et les changements que nous observons chez la patientèle, nous avons besoin de systèmes de laboratoire et de surveillance très solides et capables de riposter. »
Les investissements dans la lutte contre le COVID-19 profitent à la riposte à la mpox
Le dispositif de riposte au COVID-19 (C19RM) est un mécanisme de financement que le Fonds mondial a expressément conçu pour aider les pays à lutter contre le COVID-19, à atténuer les impacts de la pandémie sur leurs programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et à renforcer leurs systèmes de santé.
Les investissements au titre du C19RM ont largement contribué au succès de la riposte au COVID-19 et au renforcement des systèmes de santé en Ouganda.
Les financements du C19RM, à hauteur de 232 millions de dollars US depuis 2020, ont apporté des contributions sur plusieurs plans :
Les investissements dans la prévention et la riposte aux pandémies durant la pandémie de COVID-19 et par la suite ont joué un rôle important dans la riposte efficace à l’épidémie d’Ebola de 2022, et contribuent maintenant à la riposte nationale à la mpox.