Le 07 novembre 2024
GENÈVE – Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial) et le Partenariat Halte à la tuberculose ont signé hier un nouveau cadre de collaboration pour insuffler un nouvel élan dans la lutte pour mettre fin à la tuberculose dans les pays à revenu faible ou intermédiaire d’ici 2030.
La tuberculose est la pandémie la plus ancienne qui pèse sur l’humanité. Il s’agit de la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde et l’une des principales causes de décès chez les personnes vivant avec le VIH. Le Fonds mondial assure 76 % du financement international des programmes de lutte contre la tuberculose, tandis que le Partenariat Halte à la tuberculose regroupe plus de 2 000 organisations partenaires à travers le monde et assure un plaidoyer mondial, un engagement politique de haut niveau dans la lutte contre la tuberculose et un soutien aux communautés et aux personnes touchées par cette maladie, tout en s’attaquant à la question des droits et des genres et en instaurant des innovations et de nouveaux outils pour mettre fin à la tuberculose.
« Le Partenariat Halte à la tuberculose et le Fonds mondial ont en commun un engagement et une vision d’un monde sans tuberculose, où la couverture sanitaire universelle est mise en œuvre et où les objectifs de développement durable définis par les Nations Unies sont atteints, a déclaré Lucica Ditiu, directrice exécutive du Partenariat Halte à la tuberculose. Nous constatons une détermination et un leadership sans précédent parmi les pays touchés pour vaincre cette terrible maladie, nous disposons de nombreuses innovations pour prévenir, diagnostiquer et traiter la tuberculose, et nos sociétés civiles, nos réseaux et nos organisations communautaires vibrent de dynamisme. Nous ne pouvons pas et nous ne voulons pas nous arrêter maintenant. Nous n’avons pas assez de financements pour progresser à vitesse maximale, mais nous n’abandonnerons pas, car nous n’avons jamais été aussi proches d’avancées décisives pour 2030. »
« La tuberculose est certes un adversaire de taille, mais nous savons comment le vaincre, a estimé Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial. Les derniers progrès en matière de prévention, de diagnostic et de traitement de la tuberculose, y compris des outils innovants comme les unités mobiles de diagnostic, les fonctionnalités d’intelligence artificielle utilisées dans le dépistage et les tests, ainsi que les schémas thérapeutiques plus courts, modifient notre façon de lutter contre la tuberculose, maintenant et à l’avenir, apportant de nouveaux espoirs. En travaillant toujours plus étroitement avec le Partenariat Halte à la tuberculose, nous allons intensifier l’utilisation de ces outils tout en faisant significativement baisser leur prix, pour accélérer notre trajectoire vers l’éradication de la tuberculose. »
En vertu du nouvel accord non financier de quatre ans, le Fonds mondial et le Partenariat Halte à la tuberculose s’engagent à intensifier leur collaboration dans un large panel de domaines programmatiques, techniques, politiques et de plaidoyer. L’accord priorise notamment le soutien aux pays pour diagnostiquer rapidement et traiter toutes les personnes atteintes de la tuberculose, y compris la tuberculose pharmacosensible et la tuberculose pharmacorésistante, pour continuer à éliminer les obstacles liés aux droits humains et au genre qui empêchent les personnes atteintes de la tuberculose d’accéder aux services dont elles ont besoin et pour lutter contre la stigmatisation liée à la tuberculose.
L’un des autres objectifs principaux consiste à renforcer le traitement préventif de la tuberculose en améliorant l’accès à des médicaments et des outils de diagnostic abordables de qualité validée, mais aussi en valorisant l’innovation et en accélérant l’introduction de nouveaux produits.
Conformément au nouvel accord, les deux organisations continueront aussi à œuvrer pour renforcer les éléments critiques des systèmes de santé dans les pays touchés : soutien aux agentes et agents de santé communautaires, amélioration de l’accès aux derniers outils de diagnostic recommandés par l’OMS, développement de l’utilisation des données pour la prise de décision, renforcement des chaînes d’approvisionnement et poursuite d’approches intégrées, y compris par le biais des soins de santé primaires, afin que toute personne atteinte de n’importe quelle forme de tuberculose reçoive les services essentiels.
Ce nouvel accord est signé alors même que les derniers chiffres publiés par l’Organisation mondiale de la Santé dans son rapport mondial sur la tuberculose en 2024 (Global Tuberculosis Report 2024) mettent en exergue des progrès mitigés dans la lutte mondiale contre la tuberculose. Bien que les décès liés à la tuberculose soient en diminution et que l’accès au traitement augmente, certains obstacles persistent. Ainsi, l’incidence de la tuberculose est en augmentation, l’accès au diagnostic moléculaire rapide ne progresse pas, ni le diagnostic et le traitement de la tuberculose pharmacorésistante, et les répercussions des conflits, des déplacements de population, de la sous-nutrition, du changement climatique et de la pauvreté se font toujours sentir.