Communiqués de presse

L’Allemagne et l’Indonésie signent un accord historique de conversion de dette de 75 millions d’euros pour renforcer la santé publique

Le 16 décembre 2024

JAKARTA, INDONÉSIE – La République fédérale d’Allemagne et la République d’Indonésie, avec le soutien du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial), ont signé un accord Debt2Health historique visant à convertir une dette de 75 millions d’euros de l’Indonésie en investissements transformateurs dans la santé publique. Cet accord, qui constitue le plus grand échange Debt2Health à ce jour, améliorera significativement la capacité de l’Indonésie à lutter contre les maladies infectieuses et renforcera ses systèmes de santé.

Les fonds convertis appuieront la lutte contre le paludisme, amélioreront l’infrastructure du système de santé et favoriseront la production locale de médicaments. Ces initiatives sont destinées à améliorer les capacités de diagnostic et à créer des systèmes de santé plus résilients dans tout le pays.

L’accent sera aussi mis sur la lutte de l’Indonésie contre la tuberculose, le pays étant le deuxième au monde le plus touché par la maladie. Les investissements serviront à acheter des médicaments et des outils de diagnostic essentiels, à renforcer les capacités de dépistage et à étendre les services de proximité dans les communautés et les programmes public-privé de prévention et de prise en charge de la tuberculose.

L’initiative Debt2Health, lancée par le Fonds mondial, met en place un mécanisme de financement unique permettant aux pays de transformer leur dette en investissements dans des priorités de santé nationales.

Ces investissements jouent un rôle crucial dans la transition de l’Indonésie d’un financement international à un financement national de la santé, surtout pour soutenir la lutte contre le paludisme. Les fonds de l’échange dette-santé sont au cœur de la feuille de route de transition du pays car ils assurent la pérennité des investissements du Fonds mondial sur le long terme.

L’Allemagne, deuxième donateur du Fonds mondial en Europe et quatrième donateur public à l’échelle mondiale, a été le principal défenseur du mécanisme Debt2Health. Pionnière de ce concept dès 2007, l’Allemagne a encadré depuis de nombreux échanges dette-santé et son exemple a encouragé d’autres pays à y participer. À ce jour, l’Allemagne a pris part à 10 transactions Debt2Health sur 14, permettant d’amplifier considérablement l’impact et contribuant à lutter contre les déficits de financement critiques en santé à travers le monde entier.

Le Groupe de travail conjoint du G20 sur les finances et la santé soutient activement les accords d’échange dette-santé dans le cadre d’une stratégie plus large visant à alléger le fardeau de la dette, améliorer la préparation aux pandémies et étendre la couverture sanitaire universelle dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Suminto, directeur général du Financement du budget et de la Gestion des risques au ministère des Finances de la République d’Indonésie, faisait remarquer : « La signature de cet accord d’échange Debt2Health marque à quel point l’engagement commun de ces deux gouvernements est crucial pour améliorer la santé aux niveaux national et mondial. C’est un exemple éclatant d’alliance entre les nations au moyen d’instruments de financement innovants afin de s’attaquer aux défis de la santé mondiale. »

Pour Ina Lepel, ambassadrice de l’Allemagne en Indonésie, au sein de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est et au Timor-Leste, « Cette conversion de dette marque une étape importante dans la coopération et la confiance de longue date entre l’Indonésie et l’Allemagne et aidera le nouveau gouvernement à atteindre son objectif pour une meilleure santé publique. »

Burkhard Hinz, directeur du bureau de la KfW Development Bank de Jakarta, a ajouté : « Par l’intermédiaire de Debt2Health, nous déverrouillons le potentiel d’investissements judicieux dans les interventions de santé à fort impact, en améliorant directement le bien-être des personnes et en renforçant les systèmes de santé de nos pays partenaires. »

Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial, a souligné : « Non seulement le fait de rediriger les ressources financières vers les priorités de santé nous aide à relever les défis urgents comme le sida, la tuberculose et le paludisme, mais cela nous permet aussi de renforcer les systèmes de santé en prévision des crises. Grâce à cette approche innovante et intelligente, il est possible d’investir pour la santé des populations et d’accélérer la progression vers les objectifs de santé mondiale. »

Depuis sa création en 2007, le mécanisme Debt2Health a généré près de 330 millions de dollars US pour le financement de programmes de santé. Des accords d’échange dette-santé ont été conclus avec plusieurs pays, dont l’Allemagne, l’Australie et l’Espagne, au profit de nations telles que le Cameroun, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Indonésie, le Pakistan et le Sri Lanka.

Le Fonds mondial continue à s’engager pour développer des solutions de financement innovant qui complètent les dépenses publiques, amplifient le financement national de la santé et maximisent l’impact de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.