Le Rapport 2025 sur les résultats fait état d’un moment charnière dans la lutte que mène le partenariat du Fonds mondial contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Après des décennies de progrès, la santé mondiale est en crise. Le déclin du financement international met en péril la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme – et avec elle, la sécurité sanitaire mondiale.
Mais notre partenariat s’attaque de front à ces difficultés et s’efforce de trouver des solutions efficaces. En 2024, nous avons continué de faire résolument progresser la lutte contre les trois maladies.
Le partenariat du Fonds mondial a élargi l’accès au traitement du VIH, portant à 25,6 millions le nombre de personnes sous thérapie antirétrovirale. Nous avons traité un nombre record de personnes atteintes de la tuberculose, et continué d’intensifier les efforts de prévention du paludisme. Ces accomplissements reposent sur plus de deux décennies de progrès, pendant lesquelles notre partenariat a contribué à une réduction de 63 % du taux combiné de mortalité du sida, de la tuberculose et du paludisme. Grâce à nos investissements de 2,7 milliards de dollars US dans le renforcement des systèmes de santé et communautaires en 2024, les programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme sont en meilleure position pour traverser les crises actuelles et continuer d’obtenir un impact.
Dans un même temps, le Fonds mondial a aidé les pays à poursuivre le développement de leurs capacités à long terme, afin que ceux-ci puissent maintenir l’élan de la lutte contre les trois maladies. Cette aide comprend des investissements dans les capacités de planification et de coordination nationales, les infrastructures et les capacités des chaînes d’approvisionnement, les ressources humaines pour la santé et les systèmes de données, notamment les systèmes de gestion de l’information sanitaire et les systèmes de gestion financière. Ces efforts garantissent que les investissements du Fonds mondial obtiennent des résultats pérennes et de grande envergure, qui aident les pays à progresser vers l’autosuffisance.
Les résultats présentés dans ce rapport font la preuve de ce qui peut être accompli lorsque le leadership, un partenariat solide et des investissements soutenus sont au rendez-vous.
Les programmes de santé soutenus par le partenariat du Fonds mondial ont sauvé 70 millions de vies depuis 2002, année de création du Fonds mondial.
Résultats programmatiques obtenus en 2024 dans les pays et les régions où le Fonds mondial investit. Regroupements régionaux du Fonds mondial.
La couverture des interventions clés de traitement et de prévention du VIH, de la tuberculose et du paludisme dans les pays où le Fonds mondial investit a nettement augmenté depuis cette date. En 2024, 79 % des personnes vivant avec le VIH étaient sous thérapie antirétrovirale, contre 22 % en 2010. La couverture du traitement de la tuberculose s’est élevée à 75 % en 2023 – le plus haut niveau à ce jour –, contre 45 % en 2010. Le pourcentage de la population ayant accès à une moustiquaire imprégnée d’insecticide de longue durée a atteint 61 % en 2023 – le niveau le plus élevé à ce jour –, contre 29 % en 2010.
Par les résultats obtenus au cours de la dernière année, le Fonds mondial a encore une fois prouvé la solidité de son modèle, et démontré que l’investissement dans ce partenariat unique est l’un des moyens les plus efficaces de sauver des vies, d’améliorer la santé des personnes vivant dans les communautés les plus pauvres et de renforcer la sécurité sanitaire mondiale.
Nous mesurons nos progrès au regard des cibles fixées dans les plans mondiaux de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et dans l’Objectif de développement durable n° 3 (ODD 3), Bonne santé et bien-être pour toutes et tous. Nos accomplissements sont le fruit des efforts déployés par le large éventail d’acteurs composant le partenariat du Fonds mondial, qui englobe les gouvernements, les organismes multilatéraux, les partenaires bilatéraux, le secteur privé, les groupes de la société civile et les personnes et les communautés touchées par les trois maladies.
Les calculs de la couverture du paludisme sont basés sur 38 pays africains où le Fonds mondial investit et pour lesquels on dispose de données provenant des estimations de l’OMS et du Malaria Atlas Project. Les estimations du VIH et de la tuberculose sont basées sur les pays qui ont récemment reçu un financement du Fonds mondial et qui ont présenté des résultats programmatiques au cours des deux derniers cycles. D’après les données publiées par l’OMS (2024 pour la tuberculose et le paludisme) et l’ONUSIDA (2024). Regroupements régionaux du Fonds mondial.
Résultats programmatiques obtenus en 2024 dans les pays et les régions où le Fonds mondial investit. Regroupements régionaux du Fonds mondial.
Après plus de deux décennies de progrès, nous pouvons entrevoir un avenir sans sida.
En 2024, le Fonds mondial a travaillé en étroite collaboration avec ses partenaires pour obtenir des résultats à grande échelle et cibler en priorité les communautés les plus exposées au risque d’infection à VIH et éprouvant le plus de difficulté à accéder aux services. En 2024, un total de 25,6 millions de personnes étaient sous thérapie antirétrovirale vitale dans les pays où le Fonds mondial investit.
Nos investissements dans la prévention du VIH ont été concentrés sur le renforcement de l’accès aux interventions qui ont le plus d’impact sur la réduction des nouvelles infections à VIH. Dans les pays où nous investissons, 12,3 millions de personnes ont été touchées par des services de prévention du VIH, dont 7,7 millions de membres de populations clés et 3 millions de jeunes.
En 2024, le Fonds mondial s’est engagé, avec des partenaires, à traiter 2 millions de personnes avec le lénacapavir, une percée dans la prévention du VIH. Cette option de prophylaxie préexposition (PrEP) à longue durée d’action, injectée deux fois par an, a affiché un taux d’efficacité de 100 % dans des essais cliniques de prévention du VIH. Elle offre un potentiel sans précédent au chapitre de l’observance du traitement, de l’adoption de la PrEP et du retour sur investissement.
Le Fonds mondial investit également dans d’autres options de prévention du VIH, y compris les préservatifs, les lubrifiants et les produits de réduction des risques d’infection à VIH chez les personnes qui consomment des drogues injectables, afin que les personnes les plus exposées aux risques disposent d’un accès aux outils efficaces et aux informations dont elles ont besoin pour se protéger.
Données tirées des estimations de l'ONUSIDA (2025). Les chiffres sur les décaissements du Fonds mondial sont disponibles sur l’Explorateur de données du Fonds mondial. Le dénominateur pour les trois « 95 » est le nombre de personnes vivant avec le VIH. Les données de l’ONUSIDA nécessaires à l’estimation de la charge de morbidité et de la couverture des services sont celles disponibles au moment de la publication. Regroupements régionaux du Fonds mondial.
Mais le VIH demeure l’une des principales maladies infectieuses et une menace importante pour la sécurité sanitaire mondiale. En 2024, on dénombrait 630 000 décès liés au sida et 1,3 million de nouvelles infections à VIH dans le monde, soit environ 3,5 fois plus que la cible mondiale pour 2025 (moins de 370 000 nouvelles infections). Le déclin du financement international et des crises qui s’entrechoquent, comme le surendettement, les conflits et l’érosion des droits humains, menacent d’anéantir des gains durement acquis. Les progrès à l’échelle mondiale reposent sur des investissements audacieux, le leadership des gouvernements, du secteur privé, de la société civile et des communautés, et sur un engagement collectif en faveur d’un impact durable.
Des investissements judicieux et soutenus dans la lutte contre le VIH continueront de produire des rendements exceptionnels : réduction du nombre de nouvelles infections et de décès, réduction de la pression exercée sur les systèmes de santé et renforcement de la sécurité sanitaire mondiale. À mesure qu’un nombre croissant de pays intègre les services de lutte contre le VIH aux soins primaires, nous jetons les bases de systèmes résilients et centrés sur la personne qui n’auront plus besoin du soutien de sources externes.
Selon les estimations, 210 000 adolescentes et jeunes femmes (15 à 24 ans) ont contracté le VIH dans le monde en 2024, contre 160 000 garçons et jeunes hommes du même groupe d’âge. Cette disparité est un rappel que l’inégalité entre les genres, le manque d’accès à l’éducation et aux soins de santé, la discrimination et la violence fondée sur le genre demeurent des déterminants de l’infection à VIH et dressent des obstacles à la prévention, au traitement et au soutien.
Néanmoins, les nouvelles infections chez les adolescentes et les jeunes femmes ont considérablement diminué ces dernières années. Ces progrès sont attribuables à l’intensification du dépistage et du traitement du VIH et à un meilleur accès aux outils de prévention, à l’éducation et aux initiatives dirigées par les communautés. En 2024, dans les pays où le Fonds mondial investit, 2 millions d’adolescentes et de jeunes femmes ont eu accès à des services de prévention du VIH.
Estimation de la charge de morbidité du VIH par l’ONUSIDA (2025).
Dans les pays où le Fonds mondial investit, le nombre de décès liés au sida a diminué de 74 % et le nombre de nouvelles infections à VIH de 62 % depuis 2002, année de création du Fonds mondial. En l’absence de mesures de prévention et de traitement du VIH et de médicaments antirétroviraux, le nombre de décès aurait augmenté de 90 % et le nombre de nouvelles infections à VIH de 75 % au cours de la même période.
Estimation de la charge de morbidité du VIH par l’ONUSIDA (2025). Estimation des tendances « sans prévention ni antirétroviraux » à partir des modèles Goals, AEM et AIM, si disponibles. Les estimations de la charge de morbidité de l’ONUSIDA ne sont pas disponibles pour certains pays. « Portefeuille du Fonds mondial » fait référence aux pays qui ont récemment reçu un financement du Fonds mondial pour des programmes de lutte contre le VIH/sida et qui ont présenté des résultats programmatiques au cours des deux derniers cycles. Regroupements régionaux du Fonds mondial.
Le Fonds mondial assure 26 % du financement international des programmes de lutte contre le VIH. Entre la création du Fonds mondial en 2002 et le 30 juin 2025, nous avons investi 27,6 milliards de dollars US dans des programmes de lutte contre le VIH et 8,6 milliards de dollars US dans des programmes conjoints de lutte contre le VIH et la tuberculose. Les investissements du Fonds mondial pour combattre le VIH stimulent les progrès contre la maladie et contribuent également à la mise en place de systèmes de santé et communautaires solides et résistants, parés à affronter d’autres menaces pour la santé.
Le Fonds mondial, en collaboration avec ses partenaires, a aidé de nombreux pays à atteindre les cibles 95-95-95 de l’ONUSIDA, soit : 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 95 % de celles qui connaissent leur statut sérologique sont sous traitement et 95 % de celles qui sont sous traitement ont une charge virale indétectable. Sept pays où le Fonds mondial investit ont déjà atteint ces cibles : le Botswana, l’Eswatini, le Lesotho, la Namibie, le Rwanda, la Zambie et le Zimbabwe. Huit pays d’Afrique subsaharienne ont atteint 90 % pour chacune des trois cibles. Ce rythme de progression démontre clairement que le contrôle de l’épidémie de VIH est à notre portée, si les ressources et les outils adéquats sont au rendez-vous.
Source: données de l’ONUSIDA (2025). Personnes sous thérapie antirétrovirale signalées à l’ONUSIDA dans les pays où le Fonds mondial a investi au cours des deux derniers cycles de financement. Les résultats programmatiques publiés dans les autres sections de ce rapport sont basés principalement sur les données communiquées au Fonds mondial en 2024, selon le cycle de communication de l’information de la subvention.
Seuls de fermes engagements de financement, un leadership audacieux et la pleine utilisation des outils à notre disposition nous permettront de franchir l’étape décisive de l’élimination du sida – et de bâtir un monde en meilleure santé pour l’avenir de toutes et tous.
La projection « maintien de la tendance récente » est basée sur le maintien des tendances 2019-2024. La projection « trajectoire vers la cible mondiale pour 2030 » est basée sur la cible du Rapport mondial actualisé sur le sida 2025 de l’ONUSIDA. Pays qui ont récemment reçu un financement du Fonds mondial pour des programmes de lutte contre le VIH/sida et qui ont présenté des résultats programmatiques au cours des deux derniers cycles. Regroupements régionaux du Fonds mondial. D’après les données publiées par l’ONUSIDA (2025).
Résultats programmatiques obtenus en 2024 dans les pays et les régions où le Fonds mondial investit. Regroupements régionaux du Fonds mondial.
Sous l’impulsion d’un solide leadership politique, la lutte contre la tuberculose a résolument progressé. Bien qu’il semble difficile de mettre fin à la tuberculose d’ici 2030, il est évident que nous sommes capables d’accélérer le progrès pour rétablir la trajectoire de la Stratégie pour mettre fin à la tuberculose et éradiquer la pandémie d’ici 2035.
En 2024, le partenariat du Fonds mondial a conservé le remarquable élan de la lutte contre la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde : les reculs occasionnés par le COVID-19 ont été effacés et un nombre record de personnes atteintes de la tuberculose ont été détectées et traitées. En étroite collaboration avec les communautés les plus touchées par les trois maladies, les programmes de lutte contre la tuberculose soutenus par le Fonds mondial ont traité 7,4 millions de personnes atteintes de la tuberculose en 2024.
Le dépistage s’est poursuivi, et les efforts pour détecter les personnes atteintes de la tuberculose non diagnostiquées – l’une des clés du succès de la lutte contre la maladie – se sont multipliés. Le déploiement à grande échelle d’approches et d’outils innovants a changé la donne dans les pays les plus touchés par la maladie ; un nombre croissant de personnes sont diagnostiquées, traitées et guéries.
Des outils de pointe, comme un logiciel de détection assistée par l’intelligence artificielle (IA) et un appareil portatif de radiographie thoracique numérique, révolutionnent le dépistage de la tuberculose. Au cours de la période 2021-2025, le Fonds mondial a investi plus de 193 millions de dollars US dans la mise en place du dépistage de la tuberculose assisté par l’IA dans plus de 20 pays. L’IA est non seulement un outil qui peut nous aider à vaincre la tuberculose, mais également une plateforme qui facilitera une utilisation beaucoup plus efficace des ressources, une prestation de services intégrés et la préparation aux pandémies.
Données tirées des estimations du Rapport mondial sur la tuberculose en 2024. Les chiffres sur les décaissements du Fonds mondial sont disponibles sur l’Explorateur de données du Fonds mondial. Regroupements régionaux du Fonds mondial.
Mais la tuberculose demeure la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde. Selon les estimations, elle a tué 1,3 million de personnes en 2023. Les systèmes de santé fragilisés, les conflits et les pressions économiques menacent d’effacer les gains acquis au cours des deux dernières décennies. Les réductions du financement de la santé mondiale risquent d’aggraver la situation et de faire dérailler les programmes de lutte contre la tuberculose, qui dépendent du soutien des donateurs.
Mais ensemble, nous pouvons faire le choix de changer la trajectoire de cette lutte. En investissant dès maintenant dans la lutte contre la tuberculose, nous faisons plus que sauver des vies – nous saisissons l’occasion de sauvegarder des décennies de progrès, de renforcer les systèmes de santé et de bâtir un monde plus résilient et équitable pour l’avenir. Si l’engagement des pays, un financement judicieux et la solidarité mondiale sont au rendez-vous, nous pouvons faire ce choix : mettre fin à la tuberculose en tant que menace pour la santé publique et catalyser des avancées aux retombées encore plus vastes pour la santé et le développement.
En travaillant avec les gouvernements, le secteur privé, les agentes et agents de santé, la société civile et les communautés, le partenariat du Fonds mondial a permis de réduire de 40 % le nombre de décès imputables à la tuberculose entre 2002 et 2023. Sans ces efforts, le nombre de décès aurait augmenté de 134 % et le nombre de cas de 40 % au cours de la même période. Le taux de mortalité de la tuberculose a baissé de 57 % depuis 2002, et le taux d’incidence de 28 %.
Estimations de la charge de morbidité de la tuberculose issues du Rapport mondial sur la tuberculose en 2024 de l’OMS. L’estimation de la tendance des décès imputables à la tuberculose « sans lutte contre la tuberculose » est basée sur les données de l’OMS, tandis que celle des nouveaux cas suppose une tendance constante de nouveaux cas de tuberculose depuis 2000. Les principaux efforts de lutte contre le paludisme et le VIH ont été déployés en 2000 avec les Objectifs du millénaire pour le développement, mais les initiatives de lutte contre la tuberculose ont commencé bien avant. Ainsi, la divergence entre les résultats réels et les résultats hypothétiques apparaît beaucoup plus tôt dans le cas de la tuberculose, de sorte que le graphique de la tendance de la tuberculose est très différent de celui du VIH ou du paludisme. « Portefeuille du Fonds mondial » fait référence aux pays qui ont récemment reçu un financement du Fonds mondial pour des programmes de lutte contre la tuberculose et qui ont présenté des résultats programmatiques au cours des deux derniers cycles. Regroupements régionaux du Fonds mondial.
Le Fonds mondial assure 73 % du financement international des programmes de lutte contre la tuberculose. Depuis 2002, le Fonds mondial a investi 10,5 milliards de dollars US dans des programmes de prévention et de traitement de la tuberculose et 8,6 milliards de dollars US supplémentaires dans des programmes conjoints de lutte contre la tuberculose et le VIH (en date du 30 juin 2025). Pour préserver les accomplissements du partenariat du Fonds mondial des deux dernières décennies, nous optimisons les ressources et les outils existants afin de maximiser l’impact de chaque dollar investi.
Pour accélérer les progrès en matière de prévention des infections tuberculeuses et de la mortalité, nous travaillons sur un ensemble d’innovations prometteuses, comme les tests près du lieu de soins, qui peuvent améliorer l’accès au diagnostic rapide de la tuberculose, à de meilleurs traitements et à un plus large éventail d’outils de prévention. Au moins cinq vaccins contre la tuberculose font actuellement l’objet d’essais d’efficacité de phase III. On développe actuellement des vaccins à ARNm de prochaine génération et d’autres plateformes prometteuses. Le Fonds mondial, en tant que membre du Conseil d’accélération pour les vaccins antituberculeux, compte jouer un rôle clé dans le soutien aux pays qui souhaitent intégrer le nouveau vaccin contre la tuberculose dans leurs stratégies de prévention.
La couverture du traitement de la tuberculose peut être approximée comme suit : le nombre de nouveaux cas de tuberculose diagnostiqués et officiellement notifiés une année donnée, divisé par le nombre estimé de personnes ayant contracté la tuberculose (cas incidents) au cours de la même année, exprimé en pourcentage. Données tirées du Rapport mondial de l’OMS sur la tuberculose en 2024, pour les pays où le Fonds mondial a investi au cours des deux derniers cycles de financement. Les résultats programmatiques publiés dans les autres sections de ce rapport sont basés principalement sur les données communiquées au Fonds mondial en 2024.
De solides engagements de financement en 2025 sont absolument essentiels si l’on compte maintenir l’élan de la lutte contre la tuberculose et éviter une résurgence de la maladie qui pourrait effacer des décennies de progrès durement acquis.
* Les décès imputables à la tuberculose incluent les personnes séropositives au VIH. La projection « maintien de la tendance récente » est basée sur le retour aux tendances pré-COVID-19 (2014-2019). La projection « trajectoire vers la cible mondiale pour 2030 » est basée sur les cibles de la Stratégie Mettre fin à la tuberculose de l’OMS. Pays qui ont récemment reçu un financement du Fonds mondial pour des programmes de lutte contre la tuberculose et qui ont présenté des résultats programmatiques au cours des deux derniers cycles. Regroupements régionaux du Fonds mondial. D’après les données publiées dans le Rapport mondial sur la tuberculose en 2024.
Résultats programmatiques obtenus en 2024 dans les pays et les régions où le Fonds mondial investit. Regroupements régionaux du Fonds mondial.
Le paludisme prend une trajectoire inquiétante. La multiplication des conflits, les perturbations causées par les phénomènes météorologiques extrêmes et la résistance croissante aux antipaludéens et aux insecticides ont compliqué les efforts de la lutte contre la maladie en 2024. L’objectif d’élimination du paludisme d’ici 2030 semble hors de portée. Les réductions du financement de la santé mondiale risquent de miner les progrès réalisés contre le paludisme. Un déficit de financement croissant, conjugué aux crises actuelles et à la croissance démographique prévue dans les régions à haut risque de paludisme, met des millions de vies en jeu.
Pourtant, nous savons qu’il est possible de retrouver notre élan et de relancer les progrès. Nous disposons déjà d’outils d’une efficacité éprouvée, en plus d’une série d’innovations prometteuses comme les moustiquaires imprégnées d’insecticide à double principe actif, les nouveaux traitements de première intention et les vaccins. Il est impératif de déployer ces outils à grande échelle et d’investir dans les capacités critiques des systèmes de santé.
Données tirées des estimations du Rapport 2024 sur le paludisme dans le monde. Les chiffres sur les décaissements du Fonds mondial sont disponibles sur l’Explorateur de données du Fonds mondial. Regroupements régionaux du Fonds mondial.
Pour inverser les tendances mondiales du paludisme, il faut un accès équitable aux outils qui sauvent des vies. En 2024, le Fonds mondial a continué d’étendre l’accès à des outils de prévention et de traitement du paludisme hautement efficaces, comme les moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée, la chimioprévention du paludisme saisonnier pour les enfants fortement exposés à la maladie, le traitement préventif intermittent pendant la grossesse, la pulvérisation intradomiciliaire d’insecticide à effet rémanent et les médicaments antipaludiques. Nos investissements soutiennent des soins de haute qualité centrés sur la personne qui optimisent l’utilisation des ressources pour un impact maximal, tout en adaptant les ripostes aux contextes locaux.
Dirigés par les communautés touchées et les pays partenaires, les programmes de lutte contre le paludisme appuyés par le Fonds mondial priorisent la pérennité et mettent en avant des solutions locales qui contribuent à la résilience à long terme. Non seulement cette approche accélère-t-elle les progrès dans la lutte contre le paludisme, mais elle renforce également la capacité des systèmes de santé et des communautés à résister aux menaces futures.
Dans les pays où nous investissons, le nombre de décès imputables au paludisme a diminué de 29 % entre 2002 et 2023, même si la population y a augmenté de 46 %. En l’absence de mesures de lutte contre le paludisme, les décès auraient augmenté de 94 % au cours de la même période. Entre 2002 et 2023, le nombre de cas de paludisme dans les pays soutenus par le Fonds mondial a augmenté de 8 %. En l’absence de mesures de lutte contre le paludisme, le nombre de cas aurait augmenté de 81 % au cours de la même période.
Estimations de la charge de morbidité du paludisme et estimation « sans lutte contre le paludisme » : programme mondial de lutte antipaludique de l’OMS (2024). « Portefeuille du Fonds mondial » fait référence aux pays où le Fonds mondial investit. Regroupements régionaux du Fonds mondial.
En date de juin 2025, le Fonds mondial assurait 59 % du financement international des programmes de lutte contre le paludisme et avait investi plus de 20,3 milliards de dollars US dans des programmes de lutte contre la maladie. Les investissements dans les programmes de lutte contre le paludisme font plus que réduire le fardeau de cette maladie mortelle, ils préparent le monde à affronter d’autres menaces sanitaires, renforçant ainsi la sécurité sanitaire mondiale. La mise sur pied de systèmes de surveillance en temps réel améliore les infrastructures de santé, permettant ainsi aux communautés et aux pays de détecter tôt les flambées épidémiques et de riposter aux pandémies émergentes. Ces systèmes de surveillance facilitent l’identification des facteurs de transmission du paludisme en temps réel et aident les autorités sanitaires à mettre en œuvre des interventions ciblées et efficaces.
Comme l’ont prouvé le Suriname et le Timor-Leste – certifiés exempts de paludisme par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en 2025 – la cible de l’élimination du paludisme est à notre portée. Nous devons toutefois redoubler d’efforts pour regagner le terrain perdu et faire en sorte que des crises, comme les conflits et le changement climatique, ne viennent pas saboter des progrès durement acquis.
Grâce à des efforts soutenus à l’échelle mondiale, de nombreux pays sont parvenus à réduire considérablement l’incidence et la mortalité du paludisme.
La population de l’Afrique subsaharienne a beaucoup augmenté au cours des deux dernières décennies. Par conséquent, un plus grand nombre de personnes vivent dans des régions à haut risque d’infection palustre. Les programmes de lutte contre le paludisme appuyés par le Fonds mondial sont parvenus, en dépit de cette croissance, à augmenter radicalement le pourcentage de la population couverte par des moustiquaires imprégnées d’insecticide, qui est passé de 4 % en 2002 à 61 % en 2023. Ainsi, le nombre absolu de personnes protégées du paludisme en Afrique subsaharienne a connu une hausse vertigineuse : de 23 millions en 2002 à 692 millions en 2023. Dans les pays où le Fonds mondial investit, cette protection élargie a contribué à une baisse du taux de mortalité du paludisme de 51 % depuis 2002, ainsi qu’à une réduction de 26 % du taux d’incidence.
Source: estimations de l’OMS et du Malaria Atlas Project pour 2024 (dans 38 pays africains pour lesquels on dispose de données).
À ce stade, toute diminution des engagements permettrait aux maladies comme le paludisme de regagner du terrain avec une intensité dévastatrice, mettant en danger les plus vulnérables et menaçant l’ensemble de la population mondiale et la stabilité internationale.
La projection « maintien de la tendance récente » est basée sur le retour aux tendances pré-COVID-19 (2014-2019). La projection « trajectoire vers la cible mondiale pour 2030 » est basée sur la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme de l’OMS (mise à jour de 2021). Pays qui ont récemment reçu un financement du Fonds mondial pour des programmes de lutte contre le paludisme et qui ont présenté des résultats programmatiques au cours des deux derniers cycles Regroupements régionaux du Fonds mondial. D’après les données publiées dans le Rapport 2024 sur le paludisme dans le monde.
Le Fonds mondial investit dans les programmes de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme – des menaces pour la santé publique qui tuent encore des millions de personnes chaque année – tout en renforçant les systèmes de santé et communautaires. Il s’agit du moyen le plus efficace de maximiser l’impact de chaque dollar investi et d’accélérer les progrès contre les trois maladies.
Partout dans le monde, les systèmes de santé et communautaires – chaînes d’approvisionnement, infrastructures de données, laboratoires, surveillance, oxygène et soins respiratoires, personnel de santé et systèmes communautaires – constituent les forces motrices de la prévention et du traitement.
Le partenariat du Fonds mondial est la plus importante organisation multilatérale qui offre des subventions pour le renforcement des systèmes de santé et communautaires. Forts de deux décennies d’expertise, nous fournissons un soutien efficace, ciblé et à fort impact à grande échelle. Au cours des derniers cycles de subvention, nous avons considérablement haussé les investissements dans les systèmes de santé et communautaires, afin d’accélérer les progrès contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et de renforcer la sécurité sanitaire mondiale. Au cours de la période 2024-2026, notre partenariat investit environ 6,1 milliards de dollars US[1] dans ces systèmes, soit une augmentation de 49 % par rapport au cycle précédent, ainsi que la plus grosse somme allouée aux systèmes de santé de notre histoire.
Né d’une crise et bâti pour la résilience, le partenariat du Fonds mondial a poursuivi sans relâche sa mission de mettre fin au sida, à la tuberculose et au paludisme en tant que menaces pour la santé publique. À maintes reprises, les crises ont mis à l’épreuve notre détermination et, à chaque occasion, notre partenariat a répondu avec résilience et agilité. Au cours des deux dernières décennies, notre partenariat s’est adapté pour sauver des vies et servir les personnes les plus touchées par les maladies infectieuses dans un paysage mondial de plus en plus complexe.
Depuis 2002, le Fonds mondial a décaissé environ 24 milliards de dollars US – en investissements à long terme et en financement d’urgence – dans les contextes d’intervention difficiles, notamment dans certains pays confrontés aux pires crises humanitaires. Nous travaillons en partenariat avec les communautés locales, la société civile, les mécanismes de coordination d’urgence et des partenaires internationaux, y compris des acteurs du secteur humanitaire et du développement. Nous nous attachons à renforcer la résilience et la pérennité, tout en appuyant une riposte immédiate aux crises.
Alors que le paysage du financement de la santé mondiale est en pleine mutation, nous occupons toujours une position privilégiée pour accélérer les progrès vers l’élimination du sida, de la tuberculose et du paludisme en tant que menaces pour la santé publique.
Depuis sa création en 2002, le Fonds mondial a décaissé 69,9 milliards de dollars US[2] à l’appui de programmes dirigés par des experts locaux dans plus de 100 pays pour lutter contre le sida, la tuberculose et le paludisme et renforcer les systèmes de santé et communautaires qui sous-tendent les ripostes aux pandémies. En 2024, le Fonds mondial a décaissé 4,8 milliards de dollars US.
Dans un contexte où les ressources sont limitées, un investissement judicieux comme celui-ci n’est pas une option : c’est une nécessité. Le Fonds mondial collabore directement avec les pays afin de tirer le maximum d’impact de chaque dollar investi. Il s’efforce notamment d’optimiser les ressources, d’obtenir des ressources supplémentaires au moyen de mécanismes de financement innovant et de mobiliser le secteur privé, afin que les ressources en fassent plus et atteignent plus de personnes.
Le Fonds mondial souscrit fermement au principe selon lequel les pays doivent progressivement devenir autonomes dans le financement et la gestion de leurs programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. En 2024, nous avons révisé notre politique en matière de pérennité, de transition et de cofinancement. Nous avons revu les exigences de cofinancement à la hausse, introduit des mécanismes pour soutenir plus efficacement des transitions prévisibles, renforcé nos approches pour appuyer l’alignement sur les systèmes nationaux, et intégré la planification de la transition et de la pérennité à l’ensemble du portefeuille du Fonds mondial.
Investir dans le Fonds mondial, c’est contribuer à l’un des mécanismes de lutte contre les maladies infectieuses les plus efficaces au monde. Chaque dollar que nous recevons produit des résultats mesurables en matière de santé et génère un retour sur investissement exceptionnel. Aujourd’hui, notre capacité à réussir en dépit des difficultés de financement repose sur la détermination de la communauté internationale à réitérer son engagement envers la santé mondiale. Il faut maintenant relever le défi et mobiliser nos forces collectives pour mettre fin une fois pour toutes au sida, à la tuberculose et au paludisme en tant que menaces pour la santé publique.
Le Rapport 2025 sur les résultats du Fonds mondial présente certains des résultats programmatiques (p. ex. les personnes sous thérapie antirétrovirale, les personnes traitées pour la tuberculose, les moustiquaires distribuées) obtenus par les programmes soutenus en 2024. Ces programmes communiquent systématiquement leurs résultats au Fonds mondial. Les données collectées par nos partenaires techniques sont également utilisées pour le recoupement et la triangulation, ainsi que pour fournir des données nationales pour des services sélectionnés, afin de s’aligner sur l’approche du partenariat du Fonds mondial en matière de communication des résultats. Pour mesurer son impact, le Fonds mondial utilise aussi les estimations officielles de la charge de morbidité et de l’impact réalisées et publiées par ses partenaires techniques, dont l’OMS et l’ONUSIDA.
[1] Sur la base des budgets approuvés et signés pour le cycle de subvention 7, y compris le C19RM. Cette somme comprend les investissements directs dans les systèmes résistants et pérennes pour la santé (SRPS) et les contributions aux SRPS par l’intermédiaire d’investissements dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme (investissements SRPS contributifs). Elle exclut les investissements catalytiques et les dépenses de fonctionnement du Secrétariat.