Manquant à l’appel

24 septembre 2018

Mwadawa Iddi avait contracté une maladie qui la faisait souffrir, sans savoir de quoi il s’agissait. À 82 ans, elle vivait seule dans son petit village, ce qui limitait ses déplacements et l’empêchait de se faire soigner facilement. Elle n’était pas loin d’avoir perdu tout espoir quand Rashid Gora, un agent de santé communautaire, l’a trouvée.

« Je souffrais horriblement ; mes pieds étaient enflés et j’étais incapables de me tenir debout – jusqu’à ce que ces deux-là sont venus me voir », explique Mwadawa en montrant Gora et son collègue. « Ils m’ont fait un examen et sont revenus avec un traitement, que j’ai très mal supporté au début. Mais au final, je me suis rétablie et, aujourd’hui, je vais bien. » Mwadawa vit en Tanzanie dans le village de Yuri, 500 habitants, district de Kondoa.

Gora est l’un des 2000 agents de santé communautaire qui travaillent pour MDH (Management and Development for Health), une ONG locale qui participe aux efforts déployés dans le pays pour trouver les personnes souffrant de tuberculose. Cette initiative bénéficie de l’appui du Fonds mondial et de l’organisme caritatif Save the Children. 

L’année, près de 10 millions de personnes ont développé une tuberculose dans le monde et 3,6 millions « manquaient à l’appel » – ni diagnostiquées, ni traitées, ni déclarées aux systèmes de santé. Lors de sa première étude sur la prévalence de la tuberculose à l’échelle nationale, publiée en 2013, la Tanzanie s’est rendu compte que plus de 100 000 personnes vivant avec la maladie manquaient à l’appel chaque année.

Pour trouver ces personnes manquant à l’appel, les partenaires de la santé en Tanzanie s’appuient sur des chasseurs de tuberculose, à l’image de Gora, qui passent au peigne fin les quartiers des régions les plus reculées du pays afin d’y débusquer la maladie.

« Quand j’ai suivi la formation, je suis tombé amoureux du travail d’agent de santé communautaire, et je me consacre depuis à sauver ma communauté de cette catastrophe », commente Gora. « Le Fonds mondial et MDH m’ont donné la possibilité de me former, maintenant c’est à mon tour d’apporter ma contribution. »