Des stades de foot aux lits d’hôpitaux : la riposte du Malawi au COVID-19

18 octobre 2021

Pendant deux mois, au début de l’année 2021, le Bingu National Stadium à Lilongwe – le plus grand stade du Malawi – n’était plus un endroit où on jouait au foot. Le stade s’était transformé en hôpital de campagne temporaire pour accueillir l’afflux de patients, lorsque la deuxième vague dévastatrice du COVID-19 a submergé les hôpitaux. Grâce au soutien des subventions du Fonds mondial, lorsque la troisième vague du COVID-19 a frappé, en juin, le pays était en meilleure position pour riposter. Le stade national a recommencé à accueillir des matchs de foot, plutôt que des patients.

« Après la deuxième vague, nous avons prévu une capacité d’accueil suffisamment grande – en particulier à l’hôpital central de Lilongwe – afin d’accueillir les patients, a expliqué le Dr Charles Mwansambo, secrétaire d’État à la santé du Malawi. Lorsque la troisième vague a frappé, nous étions parfaitement préparés, et nous n’avons pas eu besoin des hôpitaux de campagne, notamment du stade. »

Le Dr Mwansambo se rappelle combien le Malawi a dû s’adapter rapidement pour riposter à la deuxième vague, survenue fin décembre 2020. « Cette vague a été très agressive, et il a fallu ouvrir de nouveaux centres peu conventionnels pour faire face à l’afflux de patients. »

Alors que le COVID-19 se propageait à travers le Malawi et que le nombre de cas augmentait, la demande de lits d’hôpitaux a soudainement explosé. Les patients faisant la queue étaient traités dans la salle d’attente, parce qu’il n’y avait plus suffisamment de lits pour les accueillir. Il est apparu évident que les hôpitaux ne pouvaient pas faire face à l’afflux soudain, le pays a dû réagir rapidement pour éviter le pire des scénarios.

À Blantyre, la deuxième plus grande ville du Malawi au sud du pays, le gouvernement a ouvert un hôpital de campagne composé de tentes sur le terrain de l’hôpital central. Mais à Lilongwe, la capitale densément peuplée, le nombre de cas augmentait trop rapidement. La police, l’armée et le personnel de l’hôpital ont aidé à mettre en place une structure dans le stade national. Dans les niveaux plus bas du stade, des chambres ont été aménagées, et on y a installé près de 200 lits.

« Dès que nous avons ouvert l’hôpital de campagne dans le stade, la situation s’est améliorée, puisqu’il n’y avait plus de patients qui attendaient sur leurs chaises pour recevoir de l’oxygène. Ils allaient directement à l’endroit qui leur avait été réservé dans l’hôpital de campagne », a remarqué le Dr Mwansambo.

Lorsque la deuxième vague s’est estompée, le Malawi a commencé à se préparer pour la prochaine : le pays savait qu’elle viendrait. Grâce au financement au titre du dispositif de riposte au COVID-19 du Fonds mondial, le pays a construit et rénové quelques établissements de santé et des infrastructures nécessaires pour riposter à la pandémie. Le financement au titre du C19RM a également permis de soutenir le recrutement d’agents de santé dont on avait désespérément besoin pour pallier le manque de personnel dans les établissements de santé submergés, ainsi que l’approvisionnement en équipements de protection individuelle (EPI) pour les protéger.

Le Fonds mondial, l’Accélérateur d’accès aux outils contre le COVID-19 et les partenaires – comme les Centres d’Afrique pour le contrôle et la prévention des maladies – ont renforcé la capacité de dépistage du Malawi grâce à l’approvisionnement en produits de diagnostic essentiels, notamment les tests par réaction en chaîne par polymérase (PCR) et les tests de diagnostic rapide des antigènes (TDR-Ag). Le Malawi a également eu recours aux machines GeneXpert, utilisées pour le diagnostic de la tuberculose et du VIH, pour dépister le COVID-19.

Le Fonds mondial travaille également avec le Malawi pour soutenir les systèmes d’approvisionnement en oxygène, notamment grâce à l'achat de bouteilles et de concentrateurs d'oxygène et l’installation de générateurs d’oxygène par adsorption par inversion de pression, comme celui construit à Mzuzu, dans le nord du Malawi, qui desservira l'hôpital central de la ville ainsi que les hôpitaux de district de la région.

Le Malawi s’appuie également sur le financement au titre du C19RM pour adapter les programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme afin de garantir la prestation de services et l'accès à ces derniers, tout au long de la pandémie de COVID-19. Certaines de ces adaptations comprennent l'introduction de services mobiles de lutte contre le VIH pour les populations mal desservies, la distribution de médicaments contre le VIH pour plusieurs mois, le dépistage simultané de la tuberculose et du COVID-19, l'augmentation de la capacité de dépistage de la tuberculose et le renforcement des activités de communication et de suivi des risques menées par les communautés.

Investir dans les établissements, améliorer les ressources humaines et garantir une infrastructure d'approvisionnement en oxygène sont des facteurs qui contribuent à renforcer les systèmes de santé, afin que des pays comme le Malawi puissent riposter efficacement au COVID-19 – mais aussi à d'autres maladies infectieuses comme le VIH, la tuberculose et le paludisme. « Malgré le COVID-19, nous devons nous préparer à toute autre urgence qui pourrait survenir à l'avenir », a déclaré le Dr Mwansambo.

Le Fonds mondial travaille en partenariat avec le Malawi depuis 2003 et a décaissé plus de 1,72 milliard de dollars US pour la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et le renforcement des systèmes résistants et pérennes pour la santé. En outre, par l’entremise de son dispositif de riposte au COVID-19, le Fonds mondial a fourni au Malawi 30,8 millions de dollars US en 2020 et 73,1 millions de dollars US en 2021 pour sa lutte contre le COVID-19, l’adaptation de ses programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, et le renforcement des systèmes pour la santé. Pour en savoir plus sur la lutte du Malawi contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, vous pouvez consulter l’Explorateur de données (en anglais).