
La riposte du Bangladesh, l’un des pays les plus touchés au monde par la tuberculose, a été cohérente et solide. Chaque année, plus de 300 000 personnes atteintes de la tuberculose sont diagnostiquées et orientées vers un traitement. Les décès imputables à la maladie ont chuté de 36 % depuis 2015, et le pays a maintenu un taux de succès thérapeutique de plus de 90 % pendant près de dix ans. Pourtant, les effets du changement climatique s’aggravent et menacent les progrès réalisés par le pays pour éliminer la tuberculose.
Le Bangladesh est classé au septième rang des pays les plus exposés aux catastrophes naturelles, selon l’Indice mondial des risques climatiques 2021. La qualité de l’air dans le pays est l’une des plus mauvaises au monde. La pollution atmosphérique est un facteur de risque important de tuberculose. Le Bangladesh est vulnérable aux cyclones, aux inondations, aux chaleurs extrêmes et à l’élévation du niveau de la mer. Les populations du littoral subissent de plein fouet les conséquences de tempêtes catastrophiques : habitations et infrastructures sanitaires essentielles détruites par le vent, la pluie et les inondations, et des réserves d’eau de plus en plus souvent contaminée.
Chaque année, des centaines de milliers de personnes viennent s’installer dans la capitale bangladaise, Dacca. Selon l’Organisation internationale pour les migrations, près de 70 % des personnes qui migrent et s’installent dans les quartiers les plus pauvres de la ville ont été forcées de quitter leur maison en raison des catastrophes climatiques. À Dacca, les personnes impactées par la migration climatique vivent dans des logements exigus où l’hygiène est mauvaise – les conditions idéales pour que la tuberculose se propage. Au cours des six premiers mois de l’année 2024, plus de 1 060 personnes ayant reçu un diagnostic positif de tuberculose à Dacca venaient d’arriver, après avoir quitté leur domicile en raison de la pluie et des inondations.
Le programme national de lutte contre la tuberculose du Bangladesh et BRAC, deux partenaires du Fonds mondial dans le pays, adaptent les services de dépistage et de traitement pour répondre à la demande croissante dans les quartiers les plus pauvres de Dacca. Il s’agit notamment d’intensifier les activités de détection des cas et la fourniture de médicaments préventifs aux personnes atteintes de la tuberculose, afin que leur famille et leurs voisins courent moins de risques de contracter la maladie. Les partenaires déploient également des fonds pour apporter un soutien nutritionnel aux personnes les plus vulnérables de ces communautés et acheter des appareils de radiographie mobile, faciles à transporter et à utiliser dans des espaces confinés.
Avec des partenaires résilients et agiles, des investissements durables et un assouplissement des financements pour faire face à des crises évolutives, le Bangladesh peut surmonter les difficultés posées par le changement climatique et rester en bonne voie pour mettre fin à la tuberculose.