Le 19 mars 2024
Avec des investissements s’élevant à plus de 5 milliards de dollars US par an dans des programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et le renforcement des systèmes de santé, le Fonds mondial joue un rôle vital dans le financement de la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies. Nos 20 ans d’expérience à lutter contre les maladies infectieuses les plus meurtrières au monde et nos capacités uniques font de nous un partenaire crucial pour soutenir les pays dans leur riposte aux menaces sanitaires actuelles et futures.
Le Fonds mondial est un partenariat international ayant pour vocation de vaincre le VIH, la tuberculose et le paludisme et de bâtir un monde en meilleure santé, plus sûr et plus équitable pour toutes et tous. Depuis 2002, le Fonds mondial a investi plus de 60 milliards de dollars US, sauvé 59 millions de vies et abaissé le taux de mortalité combiné des trois maladies de plus de la moitié dans les pays où il investit.
Lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé, le Fonds mondial a été l’un des premiers à réagir. Grâce à notre rapidité et à notre agilité, nous avons mis sur pied le dispositif de riposte au COVID-19 (C19RM), par le biais duquel nous avons alloué à ce jour plus de 5 milliards de dollars US pour soutenir les pays à revenu faible ou intermédiaire dans leur riposte au COVID-19, atténuer l’impact de la pandémie sur les programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, et renforcer les systèmes de santé.
Le Fonds mondial procède à des achats à grande échelle. Pendant la pandémie de COVID-19, nous avons acheté pour plus de 1 milliard de dollars US de tests de diagnostic, 767 millions de dollars US d’équipements de protection individuelle (EPI) pour protéger les agentes et agents de santé et communautaires, 617 millions de dollars US d’oxygène médical, et 261 millions de dollars US de traitements et d’équipement hospitalier. L’efficacité de notre mécanisme d’achat groupé nous a permis d’acheter et de livrer ces produits de santé vitaux en amont ou pendant les pics des vagues de COVID-19.
Grâce à ses capacités d’orientation des marchés, le Fonds mondial peut faire baisser les prix, obtenir des outils vitaux de meilleure qualité et promouvoir l’innovation. Par exemple, nous avons abaissé considérablement les prix des tests de diagnostic du COVID-19, qui sont passés de 5 dollars US à moins de 1 dollar US l’unité. Les pays ont été en mesure de réinvestir ces économies pour renforcer davantage leurs systèmes nationaux de diagnostic.
À mesure que le contexte de la pandémie a évolué, le Fonds mondial a stratégiquement redirigé son attention pour servir au mieux les communautés et les pays avec lesquels il travaille. Nous avons à ce jour rassemblé près de 2,2 milliards de dollars US de financement au titre du C19RM prêts à être réinvestis dans le renforcement des systèmes de santé et la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies dans cinq domaines prioritaires :
Grâce à ses réseaux et partenariats bien établis dans les pays où il travaille, le Fonds mondial est en mesure d’intégrer globalement la détection des nouvelles maladies et la riposte dans les programmes de lutte contre les maladies existants.
Le Fonds mondial est la plus importante organisation multilatérale qui offre des subventions pour le renforcement des systèmes de santé dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Au cours des trois prochaines années, nous allons enregistrer l’augmentation la plus importante dans l’histoire de nos investissements dans ce domaine : nous investissons 6 milliards de dollars US au cours de la période 2024-2026 pour soutenir les pays dans le renforcement des systèmes de santé – ce qui représente plus d’un tiers de l’ensemble de nos investissements durant cette période.
La stratégie du Fonds mondial pour la période 2023-2028, « Combattre les pandémies et bâtir un monde plus sain et plus équitable », répond directement aux changements spectaculaires dans le contexte de la santé mondiale. Notre approche est dirigée et appropriée par les pays. Nous acheminons les financements directement aux gouvernements et à leurs structures de prévention, préparation et riposte face aux pandémies ainsi qu’à leurs systèmes de santé, y compris les instituts nationaux de santé publique, et les directions de laboratoire, surveillance et santé communautaire. De plus, le Fonds mondial collabore avec les communautés qu’il sert afin de maximiser l’équité en matière de santé et de veiller à ce que l’accent soit mis sur l’égalité des genres et les droits humains. Nous sommes le seul dispositif de financement de la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies qui travaille directement avec les gouvernements et les partenaires communautaires tout en intervenant à grande échelle, en définissant les conditions propices à une prévention, préparation et riposte efficaces face aux pandémies.
Le Fonds mondial se tient prêt à tirer parti de son expertise et de sa portée pour mettre en œuvre l’Accord de l’OMS sur les pandémies et soutenir les pays à revenu faible ou intermédiaire à se préparer aux futurs agents pathogènes en investissant aujourd’hui dans leurs capacités de riposte aux maladies infectieuses et de prévention, préparation et riposte face aux pandémies.
Compte tenu de l’environnement de financement de plus en plus difficile pour la santé mondiale, le financement de la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies doit être intégré dès maintenant aux systèmes de santé existants et aux interventions de lutte contre les maladies pour maximiser l’efficacité et la pérennité.
Le Fonds mondial est en excellente position pour intégrer ce financement et renforcer efficacement les capacités de prévention, préparation et riposte face aux pandémies. Il s’impose comme le partenaire idéal pour ce faire. Intégrer le renforcement des capacités de prévention, préparation et riposte face aux pandémies dans nos interventions de lutte contre les maladies et systèmes de santé existants est rentable et permet une plus grande efficacité. En outre, les 20 ans passés à cultiver de solides relations de confiance avec les gouvernements, mais aussi avec les communautés et la société civile, signifient que nous sommes en mesure d’atteindre les populations les plus touchées par les maladies jusqu’au dernier kilomètre, en ne laissant personne de côté.
Le Fonds mondial plaide fermement pour que l’équité en matière de santé reste au cœur de l’Accord sur les pandémies. L’équité en matière de santé n’est pas seulement le bon choix à faire, c’est aussi le plus sûr. En réalité, il s’agit même du seul choix à faire si nous voulons toutes et tous nous protéger des pandémies futures. Tant que nous n’aurons pas toutes et tous équitablement accès aux outils et services de santé vitaux, les maladies continueront de se propager par delà les frontières et de développer une résistance aux outils que nous utilisons pour les combattre.
Nous appelons également à une participation significative de toutes les parties prenantes, y compris les partenaires de la société civile, dans les processus de négociation et de mise en œuvre de l’Accord sur les pandémies. La gouvernance inclusive fait partie intégrante de notre modèle de fonctionnement. Le Fonds mondial suit une approche dirigée et appropriée par les pays, et s’assure que les représentants de tous les secteurs prennent part à la riposte aux maladies et participent aux processus de prise de décision en lien avec les subventions, notamment et principalement les gouvernements, avec les institutions universitaires, la société civile, les organisations confessionnelles, les autorités publiques, les organismes multilatéraux ou bilatéraux, les organisations non gouvernementales, les personnes vivant avec les maladies, le secteur privé et les organismes techniques.
Le Fonds mondial accueille favorablement la proposition à l’article 20 d’un mécanisme financier de coordination visant à soutenir la mise en œuvre de l’Accord de l’OMS sur les pandémies et le Règlement sanitaire international, et se tient prêt à participer et à contribuer au soutien des pays à revenu faible ou intermédiaire dans leur lutte contre les maladies infectieuses, fort de ses 22 ans d’expérience en la matière.
Nous soutenons le rôle normatif et fédérateur de l’OMS dans la santé mondiale et conseillons de maintenir tout dispositif de coordination suffisamment souple pour qu’il puisse s’adapter aux différents besoins et zones géographiques que nous ne pouvons pas anticiper, et nous encourageons le dispositif à tirer parti des forces, processus et réseaux respectifs des instruments et dispositifs de financement existants.
Aux fins d’efficacité, le Fonds mondial appelle à la prudence quant à l’établissement d’un nouveau fonds commun doté d’un vaste mandat en matière de prévention, préparation et riposte face aux pandémies. Nous ne pouvons pas nous permettre de consacrer le temps et les ressources financières considérables nécessaires à la mise en place d’un dispositif efficace qui sera en mesure de fonctionner à grande échelle. À une époque où le financement de la santé mondiale devient encore plus limité, cela crée également des chevauchements supplémentaires. À la place, nous recommandons que le dispositif tire parti des dispositifs de financement existants qui investissent déjà dans le renforcement des capacités de prévention, préparation et riposte face aux pandémies, et se concentre principalement sur les lacunes et le financement d’urgence pour les ripostes aux pandémies lorsque les autres ressources des instruments de financement existants ne sont pas disponibles. S’appuyer sur des dispositifs de financement ayant démontré leurs capacités pour déployer des fonds et intervenir rapidement et à grande échelle sont des moyens efficaces d’acheminer les financements et d’obtenir un impact marqué et des résultats. Nous recommandons d’utiliser un langage explicite faisant référence au rôle des instruments de financement existants dans le cadre du dispositif.
En outre, le Fonds mondial demande aux États membres d’envisager l’exploitation de nouvelles ressources financières pour éviter de saper les investissements plus larges et essentiels dans le domaine de la santé, conformément au principe d’additionnalité et de complémentarité. Les ressources financières allouées à la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies doivent s’ajouter et être complémentaires aux investissements en cours, et ne pas être prélevées sur les financements existants et futurs pour les besoins vitaux immédiats, les autres priorités nationales en matière de santé publique et la concrétisation progressive de la couverture sanitaire universelle.
Dans le projet révisé de texte de l’Accord de l’OMS sur les pandémies, le Fonds mondial recommande d’avoir recours à un langage explicite sur les façons dont les organismes pertinents de financement de la santé et de la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies participeront à l’élaboration et à l’approbation de la stratégie de financement et de mise en œuvre.
Le Fonds mondial recommande fortement la gouvernance proposée du mécanisme financier de coordination, y compris que son Conseil de direction établisse clairement le rôle des organismes spécialisés de financement de la santé et de prévention, préparation et riposte face aux pandémies membres comme le Fonds mondial et Gavi, l’Alliance du Vaccin, ainsi que celui de la société civile et des communautés.
Enfin, nous appelons à clarifier le rôle des organismes spécialisés et des organisations internationales en tant que Parties coopérantes à l’article 19.