Le 17 juin 2024
FREETOWN – Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial), le gouvernement de la Sierra Leone et d’autres partenaires de la santé viennent de mettre en œuvre deux nouvelles subventions d’une valeur totale de 136 millions de dollars US. Ces subventions accéléreront le progrès dans la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, tout en renforçant les systèmes de santé et les systèmes communautaires à travers le pays au cours de la période 2024-2027. Sur le long terme, ces subventions contribueront à l’atteinte de la couverture sanitaire universelle – l’un des objectifs de la Sierra Leone – et des cibles du troisième objectif de développement durable des Nations Unies pour 2030, « Bonne santé et bien-être ».
La cérémonie officielle de lancement des subventions, accueillie par le président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, s’est tenue le vendredi 14 juin à Freetown. « Les subventions que nous signons aujourd’hui avec le Fonds mondial nous aideront à poursuivre notre lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et à renforcer les systèmes de santé de la Sierra Leone, en adéquation avec notre plan stratégique national, notre feuille de route vers la couverture sanitaire universelle et notre plan stratégique national pour le secteur de la santé, a déclaré le président Bio. En collaboration avec le partenariat du Fonds mondial, nous bâtirons un avenir où tous les citoyens et les citoyennes de la Sierra Leone seront en meilleure santé. »
Parmi les personnes présentes à la cérémonie, mentionnons le Dr Austin Demby, ministre de la Santé, des représentants des pays donateurs du Fonds mondial, des représentants de la société civile, des membres de l’instance de coordination nationale, des représentants d’agences des Nations Unies et des partenaires de la santé, et des représentants du Fonds mondial, dont Mark Edington, directeur de la Division de la Gestion des subventions du Fonds mondial. « Depuis le début de notre collaboration avec la Sierra Leone en 2005, nous y avons investi plus de 500 millions de dollars US, a affirmé M. Edington. Nous saluons la Sierra Leone pour les importants progrès réalisés vers l’atteinte des cibles pour le VIH, la tuberculose et le paludisme. Nos nouvelles subventions continueront d’aider le pays à renforcer son système de santé et à faire avancer son programme de développement. »
Les deux subventions seront mises en œuvre par le ministère de la Santé de la Sierra Leone et un partenaire de la société civile, World Vision International, avec le soutien et la participation des communautés les plus touchées par les trois maladies. Il s’agit de subventions à composantes multiples. Cela signifie qu’elles appuient une approche intégrée des services de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, par le renforcement des systèmes de santé officiels et communautaires, avec pour ambition d’offrir des services de santé équitables, efficaces et de haute qualité à l’ensemble de la population.
Sur le front du VIH, les priorités des subventions sont les suivantes : intensifier la prestation différenciée du traitement antirétroviral et des soins pour le VIH, afin de faire passer le pourcentage de personnes sous traitement de 80 % à 98 % ; porter à 90 % la couverture des tests de la charge virale ; augmenter la couverture du dépistage du VIH chez les femmes enceintes ; intensifier les interventions pédiatriques et porter de 69 % à 98 % le pourcentage de femmes sous traitement contre le VIH. On prévoit également des interventions visant à réduire le nombre de nouvelles infections à VIH chez les adultes de plus de 25 ans et la transmission du VIH chez les populations clés et les personnes touchées par la maladie.
Pour la tuberculose, les subventions visent à appuyer la mise sous traitement de 90 % des cas confirmés de la maladie, ainsi qu’à élargir l’accès aux services de diagnostic par l’intermédiaire de cliniques mobiles, des agentes et agents de santé communautaires et d’une meilleure coordination avec les services de diagnostic en laboratoire.
En ce qui concerne le paludisme, les subventions continueront d’appuyer les campagnes à grande échelle de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée (MIILD), ainsi que la gestion des cas de paludisme, y compris le dépistage et le traitement dans des formations sanitaires et au niveau communautaire. L’objectif est également de porter le pourcentage de cas de paludisme confirmés et traités par des agentes et agents de santé communautaires de 90 % en 2023 à 100 % d’ici 2027. En outre, des activités sont prévues pour intensifier la distribution de MIILD dans des classes ciblées d’écoles de niveau primaire. Déjà en cours dans un district à charge de morbidité élevée, cette distribution sera introduite dans cinq autres districts. La pulvérisation intradomiciliaire d’insecticide à effet rémanent est également prévue dans 21 prisons et hôpitaux psychiatriques du pays.
Les nouvelles subventions prévoient également des fonds pour le renforcement des systèmes pour la santé, qui viendront compléter la subvention de 34 millions de dollars US accordée au titre du dispositif de riposte au COVID-19 pour la lutte contre le COVID-19 et la préparation aux pandémies dans le pays. Des sommes seront investies dans le renforcement du système de surveillance des maladies, les laboratoires et les diagnostics, les installations d’oxygène médical, le renforcement des ressources humaines et des systèmes communautaires et la gestion des produits de santé et des déchets médicaux.
Ces dix dernières années, la Sierra Leone a réalisé d’importantes avancées dans sa lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Le pays a progressé vers l’atteinte des cibles 95-95-95 de la lutte contre le VIH. Parmi les 77 000 personnes vivant avec le VIH, 78 % connaissent leur statut, 97 % des personnes qui connaissent leur statut sont sous traitement et 45 % des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable. Le nombre de cas de tuberculose détectés est passé de 20 000 en 2010 à 25 000 en 2022. L’incidence du paludisme est passée de 45 % en 2010 à 21 % en 2022. Le pays a enregistré une diminution importante de la mortalité, et celle-ci continue de baisser.