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Publié le : 06 janvier 2025

Égalité des genres

Le défi

Dans toutes les régions du monde, les inégalités entre les genres profondément ancrées nuisent à la santé et au bien-être.

L’inégalité entre les genres est reconnue depuis longtemps comme étant un facteur qui contribue largement à l’épidémie de VIH en particulier. Les adolescentes et les jeunes femmes demeurent affectées de façon disproportionnée : malgré les progrès obtenus ces dix dernières années en Afrique subsaharienne, la prévalence du VIH y est trois fois plus élevée chez les adolescentes et les jeunes femmes que chez les adolescents et les jeunes hommes. La violence fondée sur le genre est à la fois une cause et une conséquence du VIH. Elle augmente le risque de transmission du VIH et intensifie les conséquences néfastes liées à la divulgation du statut sérologique des personnes vivant avec le VIH.

Les différences et les inégalités entre les genres peuvent également avoir des répercussions sur les résultats en matière de tuberculose. Les femmes sont généralement confrontées à des obstacles plus importants quant à la prise en charge de la maladie, mais les hommes sont au moins deux fois plus susceptibles de souffrir de tuberculose évolutive. Les normes de genre néfastes entourant la masculinité peuvent aussi augmenter l’exposition aux facteurs de risques pour les hommes, comme le tabagisme et les professions comportant des risques élevés, ainsi qu’une probabilité moindre de demande de soins.

Les rôles, les relations et les dynamiques liés au genre ont également un impact sur l’épidémie de paludisme. Le faible pouvoir économique et de prise de décision des femmes peut limiter leur accès à des moustiquaires imprégnées d’insecticide, à des soins prénatals et à des mesures de prévention du paludisme, ou à la demande de traitement pour les enfants fébriles. Dans de nombreuses régions, les hommes et les adolescents sont davantage exposés au paludisme dans le cadre de leur activité professionnelle et présentent une incidence plus élevée, ce qui entraîne une transmission à d’autres membres du ménage.

Les interventions biomédicales ne peuvent à elles seules mettre fin aux épidémies de VIH, de tuberculose et de paludisme. Il faut aussi s’attaquer aux injustices qui rendent certaines populations particulièrement vulnérables aux maladies et les empêchent d’accéder aux services de santé dont elles ont besoin. Nous ne pourrons mettre un terme aux épidémies de VIH, de tuberculose et de paludisme sans accorder la priorité à l’égalité des genres.

Notre riposte

Le Fonds mondial s’engage à lutter contre l’inégalité entre les genres dans toutes ses activités. Grâce à notre Stratégie pour la période 2023-2028,

notre approche ne se contente pas de combler les différences entre les genres. Elle vise à transformer les normes sociales et culturelles et à lutter contre les lois, les politiques et les pratiques discriminatoires qui contribuent aux inégalités de genre et exacerbent les vulnérabilités liées au VIH, à la tuberculose et au paludisme. Nos priorités clés sont la mise à l’échelle de programmes visant à éliminer les obstacles à la santé liés aux droits humains et au genre ; le soutien de tous les droits en matière de santé sexuelle et reproductive ; l’élaboration de programmes qui font entendre les voix et les priorités des jeunes, en particulier des adolescentes et des jeunes femmes ; et la collecte, l’analyse et l’utilisation de données ventilées liées à l’âge et au sexe pour définir les facteurs d’inégalité et étayer les interventions. Par ailleurs, dans le cadre de notre engagement à faire progresser l’égalité des genres, nous avons adopté un marqueur de l’égalité des genres pour suivre et améliorer la prise en compte de l’égalité des genres dans toutes nos subventions. 

Dans de nombreux pays à travers le monde, nous observons un recul croissant de l’égalité des genres et des droits humains en raison de politiques et de mesures punitives et régressives. L’opposition à l’égalité des genres existe depuis longtemps, mais ces dernières années, elle est devenue de plus en plus organisée, plus systémique et largement dotée de ressources. L’influence croissante des mouvements anti-genre et anti-droits constitue une menace majeure et grandissante pour l’objectif d’en finir avec le VIH, la tuberculose et le paludisme.

Afin de soutenir les efforts menés localement pour lutter contre le mouvement anti-genre, le Fonds mondial, aux côtés de ses partenaires GSK et ViiV Healthcare, a mis en place un Fonds pour l’égalité des genres multipays. Le Fonds pour l’égalité des genres adopte une approche de financement dirigée par la communauté et féministe, et fournit des ressources directement aux communautés et à la société civile en première ligne de la lutte pour l’égalité des genres. Il les aide à endiguer la vague des mouvements anti-genre, garantissant la participation significative des femmes et des filles dans les espaces de prise de décision, et il appuie les progrès vers l’égalité et une meilleure santé dans leurs communautés.

Notre initiative « Lever les obstacles » aide les pays à concevoir, financer, mettre en œuvre et mettre à l’échelle des programmes qui utilisent les données et les commentaires communautaires pour définir et éliminer les obstacles liés aux droits humains qui freinent l’accès aux services de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, notamment la discrimination fondée sur le genre. Par le biais de cette initiative, nous avons versé des subventions et offert du soutien technique pour stimuler le développement et la mise en œuvre de programmes nationaux qui mettent en place une riposte intégrale aux obstacles qui ne cessent d’entraver l’accès et le recours aux services de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. De plus, l’initiative appuie la collecte de données et évalue les progrès réalisés par les programmes.

Les adolescentes et les jeunes femmes demeurent une priorité dans la riposte au VIH du Fonds mondial. Entre 2018 et 2020, les investissements du Fonds mondial dans la prévention et le dépistage du VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes ont augmenté de 107 % dans les 13 pays prioritaires où la charge de morbidité du VIH est la plus forte. Entre 2010 et 2023, le nombre de nouvelles infections à VIH a chuté de 51 % chez les adolescentes et les jeunes femmes dans ces pays1.

Pour mettre fin au VIH en tant que menace pour la santé publique, il faut également travailler avec les garçons et les hommes pour transformer les normes culturelles et sociales qui perpétuent l’inégalité entre les genres et continuent à engendrer des infections.

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Nous soutenons le fonds HER Voice, qui offre de petites subventions à des organisations de 13 pays prioritaires (Afrique du Sud, Botswana, Cameroun, Eswatini, Lesotho, Kenya, Malawi, Mozambique, Namibie, Ouganda, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe) pour faire entendre les voix des adolescentes et des jeunes femmes afin d’étayer les décisions qui affectent leurs vies, notamment par la formation, le mentorat et la participation à des campagnes de plaidoyer. Nous avons également soutenu le fonds VOIX EssentiELLES pendant trois ans, en collaboration avec la Fondation Chanel, pour aider les femmes et les filles d’Afrique centrale et de l’Ouest à organiser la prise de décision relative aux politiques et aux programmes sanitaires, et à y participer.

L’inégalité entre les genres existe dans l’ensemble du personnel de santé à l’échelle mondiale, les femmes étant rassemblées dans des fonctions moins importantes et moins bien rémunérées, et étant confrontées aux préjugés, à la discrimination, à l’exploitation, aux abus et au harcèlement sexuels. L’accès inégal à l’éducation et à la formation initiale limite la participation des femmes à plusieurs professions de santé et entrave leur développement professionnel. Les femmes représentent 67 % du personnel de santé à l’échelle mondiale, mais n’occupent que 25 % des postes de direction. Le Fonds mondial collabore avec ses partenaires pour veiller à ce que les considérations relatives à l’égalité des genres soient intégrées dans tous les aspects des programmes de soutien aux agentes et agents de santé communautaires et aux ressources humaines pour la santé, notamment en supprimant les obstacles liés au genre en matière d’embauche, d’évolution de carrière et de rémunération décente, et en prévenant l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels.

Les inégalités de genre, de même que la violence sexuelle et fondée sur le genre, sont souvent particulièrement prononcées dans les contextes d’intervention difficiles – des régions ou des pays minés par des flambées épidémiques, des catastrophes naturelles, des conflits armés, des troubles civils, une gouvernance fragile, des crises liées au changement climatique ou des déplacements massifs de population. Dans ces situations, le Fonds mondial finance des services de prévention de la violence sexuelle et fondée sur le genre ainsi que des services de prise en charge à la suite de violences, de protection et d’accès à la justice pour contribuer à garantir l’universalité des services de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et de meilleurs résultats en matière de santé.

Conflits, crises et personnes déplacées : L’action du Fonds mondial dans les contextes d’intervention difficilestélécharger en عربي | English | Français | Italiano ]

Le Fonds mondial a approuvé plus de 1,8 million de dollars US de financement d’urgence pour fournir au plus vite des services de prévention du VIH et de la tuberculose aux personnes déplacées, aux victimes/personnes survivantes de violences fondées sur le genre et aux autres groupes vulnérables en juin 2024, à Haïti.

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