Le défi
Dans toutes les régions du monde, les inégalités entre les genres profondément ancrées nuisent à la santé et au bien-être.
L’inégalité entre les genres est reconnue depuis longtemps comme étant un facteur qui contribue largement à l’épidémie de VIH en particulier. Les adolescentes et les jeunes femmes demeurent affectées de façon disproportionnée : malgré les progrès obtenus ces dix dernières années en Afrique subsaharienne, la prévalence du VIH y est trois fois plus élevée chez les adolescentes et les jeunes femmes que chez les adolescents et les jeunes hommes. La violence fondée sur le genre est à la fois une cause et une conséquence du VIH. Elle augmente le risque de transmission du VIH et intensifie les conséquences néfastes liées à la divulgation du statut sérologique des personnes vivant avec le VIH.
Les différences et les inégalités entre les genres peuvent également avoir des répercussions sur les résultats en matière de tuberculose. Les femmes sont généralement confrontées à des obstacles plus importants quant à la prise en charge de la maladie, mais les hommes sont au moins deux fois plus susceptibles de souffrir de tuberculose évolutive. Les normes de genre néfastes entourant la masculinité peuvent aussi augmenter l’exposition aux facteurs de risques pour les hommes, comme le tabagisme et les professions comportant des risques élevés, ainsi qu’une probabilité moindre de demande de soins.
Les rôles, les relations et les dynamiques liés au genre ont également un impact sur l’épidémie de paludisme. Le faible pouvoir économique et de prise de décision des femmes peut limiter leur accès à des moustiquaires imprégnées d’insecticide, à des soins prénatals et à des mesures de prévention du paludisme, ou à la demande de traitement pour les enfants fébriles. Dans de nombreuses régions, les hommes et les adolescents sont davantage exposés au paludisme dans le cadre de leur activité professionnelle et présentent une incidence plus élevée, ce qui entraîne une transmission à d’autres membres du ménage.
Les interventions biomédicales ne peuvent à elles seules mettre fin aux épidémies de VIH, de tuberculose et de paludisme. Il faut aussi s’attaquer aux injustices qui rendent certaines populations particulièrement vulnérables aux maladies et les empêchent d’accéder aux services de santé dont elles ont besoin. Nous ne pourrons mettre un terme aux épidémies de VIH, de tuberculose et de paludisme sans accorder la priorité à l’égalité des genres.