Le 06 mai 2021
GENÈVE – Le Fonds mondial a approuvé un financement accéléré de 75 millions de dollars US pour venir en aide à l’Inde, dévastée par une crise de COVID-19 sans précédent. Ces nouveaux fonds sont destinés à l’achat de concentrateurs d’oxygène et d’installations de production d’oxygène par adsorption par inversion de pression (AIP), qui permettront de répondre aux besoins à moyen terme en oxygène médical.
L’Inde est actuellement confrontée à une grave pénurie d’oxygène. Elle a enregistré son plus funeste bilan quotidien depuis le début de la pandémie de coronavirus, avec 3 780 décès au cours des 24 dernières heures seulement. Outre les corticostéroïdes, l’oxygène médical est le seul traitement éprouvé permettant de sauver la vie des patients les plus gravement atteints du COVID-19. Sans apport d’oxygène, les patients atteints du COVID-19 souffrant d’hypoxémie – un taux anormalement bas d’oxygène dans le sang – risquent fort de mourir.
« La situation en Inde est tragique, affirme Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial. Le besoin le plus criant est l’oxygène médical, mais il faut également investir dans les systèmes de santé et les agents de santé pour assurer une riposte au COVID-19 et un traitement des patients adéquats. L’oxygène sauvera des vies, mais il n’est qu’une partie de la solution. Il faut impérativement décupler les efforts de dépistage et de vaccination pour stopper la propagation du COVID-19 en Inde et dans le monde entier. »
Le nouveau financement s’ajoute à une aide financière de 36,8 millions de dollars US accordée à l’Inde en 2020 par le biais du dispositif de riposte au COVID-19 du Fonds mondial. Cette aide financière était destinée à l’atténuation des impacts de la pandémie sur les programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, à l’achat d’équipement de protection individuelle (ÉPI) pour les travailleurs de première ligne de la santé, à l’achat de matériel de dépistage et au renforcement des systèmes de santé, en particulier les capacités des laboratoires et les réseaux de santé communautaire.
Les pays à revenu faible et intermédiaire étaient confrontés à des pénuries chroniques d’oxygène pour le traitement d’autres maladies avant même la pandémie. Le COVID-19 a poussé leurs systèmes de santé au point de rupture. Alors que le gouvernement indien et ses partenaires se chargent des besoins les plus urgents en oxygène, le Fonds mondial appuie des solutions visant à accroître la production d’oxygène dans une optique de développement de la riposte au COVID-19.
À l’heure où le Fonds mondial et ses partenaires viennent au secours de l’Inde, notamment par les initiatives concertées du groupe de travail sur l’approvisionnement d’urgence en oxygène COVID-19, un organe de l’Accélérateur d’accès aux outils contre le COVID-19 (Accélérateur ACT), l’émergence et la propagation de nouveaux variants soulignent l’urgence de stopper la propagation de la pandémie partout dans le monde. Le Fonds mondial encourage les pays à demander un financement accéléré par l’intermédiaire de son dispositif de riposte au COVID-19 en prévision des prochaines vagues, notamment pour les approvisionnements en tests de diagnostic, en équipement de protection individuelle (ÉPI) et en traitements, y compris les corticostéroïdes et l’oxygène médical.
En 2021, le Fonds mondial pourrait distribuer jusqu’à 10 milliards de dollars US pour aider les pays à combattre le COVID-19 et à atténuer ses impacts sur le VIH, la tuberculose et le paludisme. Jusqu’à présent en 2021, grâce aux généreuses contributions des États-Unis, de l’Allemagne et des Pays-Bas, le Fonds mondial a recueilli 3,7 milliards de dollars US pour son dispositif de riposte au COVID-19, qui ont été distribués dans 107 pays admissibles. Le Fonds mondial cherche à obtenir 6,3 milliards de dollars US supplémentaires en 2021 pour répondre aux besoins les plus urgents dans la lutte mondiale contre le COVID-19.
« Ce qui se produit en Inde pourrait se produire ailleurs, explique Peter Sands. C’est un avertissement. Nous ne pouvons pas baisser la garde. L’émergence et la propagation rapide de variants plus virulents soulignent l’importance d’une approche mondiale et exhaustive, englobant le dépistage, le traitement (corticostéroïdes et oxygène médical) et la vaccination, pour lutter contre cette pandémie. Aucun pays ne sera à l’abri tant que le COVID-19 ne sera pas maîtrisé dans tous les pays. »
En plus de s’attaquer à la crise du COVID-19, le Fonds mondial continue d’appuyer massivement l’Inde dans sa lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. À ce jour, le Fonds mondial a accordé à l’Inde plus de 2,3 milliards de dollars US en subventions pour sa lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. De cette somme, plus de 1,2 milliard de dollars US ont été investis dans les programmes de lutte contre le VIH, plus de 888 millions de dollars US dans les programmes de lutte contre la tuberculose, plus de 28 millions de dollars US dans les programmes conjoints de lutte contre le VIH et la tuberculose et plus de 226 millions de dollars US dans les programmes de lutte contre le paludisme.