Protection contre l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels : définitions et terminologie

Définitions et terminologie

Exploitation sexuelle

On entend par exploitation sexuelle tout abus ou toute tentative d’abus d’un état de vulnérabilité, d’un rapport de force inégal ou de rapports de confiance à des fins sexuelles, y compris, mais non exclusivement, en vue d’en tirer un avantage pécuniaire, social ou politique.

Exploiter une position de pouvoir en tant que membre du personnel ou partenaire de mise en œuvre du Fonds mondial pour obtenir un rapport sexuel de quelque nature que ce soit constitue une exploitation sexuelle.

Exemples d’exploitation sexuelle :

  • proposition d’argent, de cadeaux ou d’accès à des services en échange de rapports sexuels ;
  • privation (ou menace de privation) de services ou chantage en vue de l’obtention de rapports sexuels ;
  • fourniture de services en échange de rapports sexuels ;
  • offre ou maintien d’un emploi en échange d’un rapport sexuel.

Abus sexuel

On entend par abus sexuel toute atteinte physique à caractère sexuel commise par la force, sous la contrainte ou à la faveur d’un rapport inégal, ainsi que la menace d’une telle atteinte.

Exemples d’abus sexuel :

  • toute activité sexuelle avec une personne âgée de moins de 18 ans (que l’enfant soit ou non « d’accord » et quel que soit l’âge local de la majorité) ;
  • baisers et attouchements de nature sexuelle non désirés ;
  • menaces de tout acte sexuel non désiré ;
  • viol ou tentative de viol ;
  • contrainte non physique en vue d’obtenir des rapports sexuels, p. ex. par harcèlement (demandes répétées), culpabilité, menaces, mensonges, intimidation (coercition).

La coercition désigne le recours à la menace ou à l’intimidation pour forcer quelqu’un à agir d’une certaine manière. Dans le contexte de l’exploitation, des abus et du harcèlement sexuels, la coercition peut être employée pour contraindre une personne à avoir des rapports sexuels sans son consentement total et réel. Cela peut inclure des situations dans lesquelles un individu en position de pouvoir ou d’autorité, réelle ou perçue, tel qu’un membre du personnel de santé ou de la direction, utilise son influence pour encourager ou inciter une personne à avoir des rapports sexuels en échange de quelque chose de valeur, comme des médicaments. La coercition peut également impliquer la menace de recourir à la force ou à la violence physique pour contraindre quelqu’un à s’engager dans une activité sexuelle contre sa volonté.

Harcèlement sexuel

On entend par harcèlement sexuel tout comportement indésirable à connotation sexuelle, dont on peut raisonnablement penser qu’il est choquant ou humiliant ou qu’il peut être perçu comme tel. Cela peut prendre la forme de toutes sortes de comportements, de nature verbale, non verbale ou physique, y compris les communications écrites et électroniques.

Exemples de harcèlement sexuel :

  • commentaires sexuellement suggestifs sur l’apparence physique, l’orientation sexuelle ou les pratiques sexuelles d’une personne lorsque cette dernière est mal à l’aise avec la nature des propos ;
  • envoi de communications électroniques de nature sexuelle (y compris des vidéos, des images, etc.) à une personne lorsque cette dernière est mal à l’aise avec la nature des propos.

Il est important de souligner que l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels peuvent se produire entre des personnes de sexe ou de genre identiques ou différents et ne dépendent en aucun cas de l’orientation sexuelle.

Terminologie : Victime et personne survivante

Les termes « victime » et « personne survivante » sont parfois employés de manière interchangeable dans le contexte de la PEAHS. Ces deux termes sont importants et contiennent différentes implications.

Généralement employé dans le langage juridique et par les forces de l’ordre, le terme « victime » est utilisé pour décrire une personne ayant souffert d’un préjudice. Le terme « victime » est parfois préféré pour illustrer la vulnérabilité et le manque d’autonomie liés au comportement sexuel abusif. Le terme « personne survivante » est généralement employé dans la société civile et les organisations similaires fournissant des services d’assistance pour reconnaître la force et le courage requis pour surmonter l’EAHS. Le terme
« personne survivante » vise à autonomiser et à déstigmatiser en mettant l’accent sur la résilience d’une personne aux expériences négatives et en soulignant que ces expériences ne définissent pas la personne. Au Fonds mondial, nous employons délibérément une combinaison de ces termes (« victime/personne survivante ») afin que les personnes concernées puissent s’identifier comme elles le préfèrent.

Approche centrée sur la victime/personne survivante

Une approche centrée sur la victime/personne survivante cherche à maintenir la dignité, la sécurité, les expériences, les droits, les besoins et les désirs de la victime/personne survivante au cœur de toutes les actions entreprises.

En intégrant des mécanismes d’intervention qui tiennent compte des traumatismes, le Fonds mondial s’efforce de minimiser le risque de retraumatisation, d’apporter aux intervenants les outils leur permettant de reconnaître et de traiter les effets débilitants des traumatismes ainsi que de rompre le cycle de traumatisation pouvant entraver l’accomplissement de notre mission.

Lors de leurs interventions sur les plaintes et allégations d’EAHS et les abus de pouvoir connexes, ainsi qu’au cours des enquêtes qui s’ensuivent, les médecins d’expérience et attentifs aux traumatismes établissent un dialogue avec les victimes/personnes survivantes en privilégiant l’écoute, en évitant les nouveaux traumatismes et en se centrant systématiquement sur leur sécurité, leurs droits, leur bien-être ainsi que les besoins et les choix qu’elles expriment.

L’approche centrée sur la victime/personne survivante qui tient compte des traumatismes cherche à autonomiser la victime/personne survivante en lui redonnant autant de contrôle que possible ainsi qu’en assurant une intervention empathique, respectueuse et individualisée, sans porter de jugement.