El Salvador
« Le paludisme ne nous a laissé aucun répit dans les années 1980 et 1990. »
Après plus de trois ans sans nouveau cas, le Salvador est devenu en 2021 le premier pays de l’Amérique centrale à être certifié exempt de paludisme par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). C’est là l’aboutissement de 50 années de dur labeur.
Après quelques dizaines d’années prospères depuis les années 1940, le Salvador a connu une recrudescence des cas de paludisme après que les moustiques ont développé une résistance aux pesticides communs. En 1980, le pays a enregistré un pic de 96 000 cas. « Le paludisme ne nous a laissé aucun répit dans les années 1980 et 1990 », souligne Fidel Alvarenga Ruiz, responsable du service de lutte contre le paludisme de Sonsonate, dans l’ouest du Salvador.
Grâce à la réorientation du programme de lutte contre le paludisme, qui a permis de mieux répartir les ressources et les interventions selon la distribution géographique des cas, le nombre de cas a commencé à baisser. En 2016, le Salvador s’est greffé à la liste des 21 pays ayant le potentiel d’éradiquer les épidémies de paludisme avant 2020. Les organismes comme l’OMS, l’Organisation panaméricaine de la Santé (OPS) et le Fonds mondial ont soutenu le Salvador et les 20 autres pays de l’initiative dans leurs démarches.
Le Salvador n’a pas connu d’épidémie depuis 2006, et n’a enregistré que 26 cas en 2010. Le dernier cas local a été signalé en 2016.
Esmeralda Sorto fait partie des 2 700 agents de santé bénévoles dans la lutte contre le paludisme au Salvador. « Quand j’ai commencé ce travail voilà 27 ans, il y avait beaucoup de cas de paludisme. Les gens venaient se faire tester par grands groupes, dit-elle. Maintenant, plus personne ne tombe malade ou ne meurt à cause du paludisme. »
L’infirmière ajoute que maintenant, le défi est d’empêcher la transmission locale de nouveaux cas et de veiller à ce qu’il n’y ait aucun cas importé. L’une des raisons pour lesquelles il est essentiel de maintenir un système de surveillance efficace est le nombre élevé de travailleurs migrants.
Bien que 40 pays et territoires ont été certifiés exempts de paludisme, chaque année, des centaines de millions de personnes contractent la maladie, et plus de 400 000 personnes en meurent. En 2020, l’OMS a indiqué que la pandémie de COVID-19 risquait d’augmenter le nombre de décès liés au paludisme dans certaines parties du monde.