Une éducatrice pour les pairs en VIH inspirante pour les filles de sa communauté

26 juillet 2022

Par un après-midi de mai, Neema Waziri marche sur la terre battue d’une rue de Dodoma, en Tanzanie, un sac rempli de préservatifs à la main. À 22 ans, cette mère qui élève seule son enfant s’en va à la rencontre de son passé – et de son avenir. Elle se dirige vers l’une des intersections les plus achalandées de son quartier, où de jeunes hommes faisant du taxi à moto attendent des clients.

Les adolescentes et les jeunes femmes sont frappées de manière disproportionnée par le VIH en Tanzanie. Souhaitant aider ses pairs à surmonter ces obstacles, Neema Waziri dirige une initiative d’autonomisation des filles dans sa communauté. Elle leur insuffle la volonté de s’éduquer, la passion et la faculté d’agir dont elles ont besoin pour prendre en main leur destin.

Agente de santé communautaire et éducatrice pour les pairs en VIH, Neema sait très bien que les grossesses précoces et les infections au VIH anéantissent les rêves d’innombrables filles et jeunes femmes dans sa communauté, dans son pays et dans tout le continent. En Afrique de l’Est et en Afrique australe, le VIH frappe les adolescentes et les jeunes femmes de manière disproportionnée. Environ 4 900 adolescentes et jeunes femmes de 15 à 24 ans sont infectées par le virus chaque semaine en Afrique subsaharienne. La plupart de ces infections sont survenues en Afrique de l’Est et en Afrique australe.

Souhaitant aider ses pairs à surmonter ces obstacles, Neema dirige une initiative communautaire d’autonomisation des filles. L’agente de santé est une source d’inspiration pour les jeunes femmes de sa communauté. Elle leur insuffle la volonté de s’éduquer, la passion et la faculté d’agir dont elles ont besoin pour prendre en main leur destinée.

Le Fonds mondial / Ingrid van der Walt / Rooftop

« Notre objectif est de prévenir les grossesses non planifiées et les infections au VIH chez les filles et les jeunes femmes, explique Neema. Nous voulons que les filles apprennent à se faire entendre. Qu’elles défendent leurs intérêts dans leurs fréquentations avec les hommes. Qu’elles négocient l’usage du préservatif. »

Pour guider ses pairs, Neema puise dans sa propre expérience. Elle sait que pour vaincre l’épidémie de VIH chez les filles et les jeunes femmes, elle doit également faire de la sensibilisation auprès des hommes – en particulier ceux appartenant à des groupes qui fréquentent des filles et des jeunes femmes dans son quartier. Elle en sait quelque chose, puisque l’un d’eux lui a fait un enfant il y a quatre ans, alors qu’elle venait tout juste de terminer l’école secondaire. Le jeune motocycliste a quitté la ville pour ne jamais revenir – Neema n’en a eu aucune nouvelle.

Cet après-midi-là, au parc à motos, elle aborde des motocyclistes, leur donnant de l’information et leur offrant des préservatifs contre le virus. Bien qu’elle n’ait pas réalisé son rêve de devenir médecin, elle est aujourd’hui satisfaite de jouer un rôle qui sauvera de nombreuses vies.

« Mon rêve de devenir médecin ne s’est pas réalisé : j’ai rencontré des obstacles. Quand l’occasion s’est présentée de travailler pour la santé des filles, je l’ai saisie, explique Neema. J’aime ce que je fais. Les filles avec lesquelles je travaille ont pris confiance en elles, car nous apprenons beaucoup de choses. Ensemble, nous avons évité de nombreuses infections. »

Neema et d’autres éducatrices pour les pairs en VIH, en Tanzanie et ailleurs, se sont donné pour mission de mettre fin à l’épidémie de VIH qui frappe les filles et les jeunes femmes. Elles constituent la première ligne de défense contre les maladies infectieuses comme le VIH, et contribuent à la préparation aux prochaines maladies.