Communiqués de presse

La plus grande conférence réegionale sur le sida jamais organisée passera en revue la situation de l’épidémie et les nouveaux défis

30 avril 2008

Une gamme sans précédent de participants venus des secteurs public et non-gouvernemental aborderont le nouveau visage du VIH dans la région et l’important carrefour où se situe la riposte à l’épidémie

Moscou, 2 mai 2008 – Dès demain, la deuxième Conférence d’Europe de l’Est et d’Asie centrale sur le sida (EECAAC II), la plus grande manifestation axée sur le sida jamais tenue dans la région, rassemblera un large éventail de groupes privés et publics à un moment crucial de la lutte contre le sida. L’EECAAC II est un effort conjoint, organisé par le Service fédéral pour la protection des droits des consommateurs et le bien-être social de la Fédération de Russie, l’ONUSIDA, la Société internationale du sida, et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. La conférence se tiendra au Centre du commerce mondial de Moscou et sera centrée sur « l’accélération de l’accès pour tous à la prévention, au traitement et aux soins en matière de VIH ».

Il faut améliorer la riposte à l’épidémie de VIH pour assurer le bien-être des futures générations de jeunes à travers la région. Etant donné l’ampleur du problème, un effort collectif et multisectoriel s’impose. La co-président de la Conférence, le Dr G.G. Onishchenko, a déclaré « Pour garantir une riposte forte et soutenue, il est vital de rassembler toute une gamme de professionnels venus des gouvernements, des organisations non gouvernementales, de la science, de la médecine et les communautés de personnes vivant avec le VIH. La Fédération de Russie est heureuse de pouvoir accueillir cette réunion en signe de son engagement solide et permanent en faveur du combat contre le sida en Russie, dans la région, et sur le plan mondial. »

Pendant trois jours, les participants à la conférence passeront en revue les réalisations au niveau régional, échangeront leurs résultats, et s’attaqueront aux enjeux relatifs à la réduction de l’impact de l’épidémie dans la région.

« L’épidémie se trouve à un tournant important en Europe orientale et en Asie centrale. Il y a de fortes indications qu’un leadership et un partenariat accrus se manifestent parmi les gouvernements, la société civile et les communautés, » a déclaré Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Toutefois, la stigmatisation et la discrimination liées au VIH continuent de freiner les efforts de prévention du VIH dans la région, et un renforcement de l’activité politique est nécessaire si l’on veut réaliser de vrais progrès. »

L’épidémie de VIH en Europe orientale et en Asie centrale : à un carrefour

Au cours de la dernière décennie, les efforts pour combattre et traiter le VIH et le sida ont commencé à avoir des répercussions positives. Selon Le point sur l’épidémie de sida publié en décembre 2007 par l’ONUSIDA et l’Organisation mondiale de la Santé, le nombre estimé de nouvelles infections à VIH dans la région a chuté, passant de 230 000 en 2001 à 150 000 en 2007. Mais si le rythme de l’épidémie a ralenti lorsqu’on le compare à 2000, le nombre de personnes vivant avec le VIH à travers la région continue de croître. En outre, les chiffres annuels des diagnostics de VIH nouvellement signalés en 2006-2007 font état d’une augmentation par rapport aux années précédentes en Azerbaïdjan, en Fédération de Russie, en Géorgie, au Kazakhstan, au Kirghizistan, en Ouzbékistan, en République de Moldova, au Tadjikistan et en Ukraine.

« Connaître l’épidémie et mieux comprendre les populations les plus vulnérables et les plus touchées seront les clés qui nous permettront de mieux cibler les interventions, d’accroître l’efficacité et de maintenir le rythme actuel, » a déclaré Michel Kazatchkine, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. « Derrière la riposte, nous avons une dynamique solide et plus engagée. Toutefois, nous sommes face à de nouveaux enjeux alors que de nombreux pays voient leurs programmes passer d’un financement extérieur à un financement intérieur. »

Les organisations de la société civile ont joué un rôle crucial à travers toute la région pour atteindre les personnes les plus touchées par le VIH et accélérer l’accès aux programmes de prévention et de traitement, et améliorer leur efficacité. Les gouvernements ont également accru leur soutien. Par exemple, pour 2006-2008, la Fédération de Russie a offert US$ 24 millions aux organisations de la société civile œuvrant dans le domaine du VIH, et plus de US$ 800 millions dirigés vers d’autres programmes de prévention, de traitement et de soins, et établi la Commission gouvernementale sur le VIH/sida, qui comprend des représentants de la société civile et des personnes vivant avec le VIH. En Ukraine, le président a créé un nouveau Conseil national de coordination sur le VIH/sida, la tuberculose et la dépendance aux drogues, qu’il préside en personne, et la société civile travaille en étroite collaboration avec le gouvernement pour intensifier l’accès au conseil et au test volontaires. En Arménie, des programmes de réduction des risques destinés aux consommateurs de drogues injectables ont été mis en œuvre en partenariat avec la société civile et couvrent actuellement 60% de la population cible, et au Kazakhstan le Programme national de lutte contre l’épidémie de sida a été en mesure d’offrir une thérapie antirétrovirale à 60% des personnes qui en ont besoin.

« La Société internationale du sida salue le fort engagement des gouvernements de toute la région de l’Europe orientale et de l’Asie centrale pour s’attaquer au VIH, » a déclaré Craig McClure, Directeur exécutif de la Société internationale du sida. « A travers la région, de nombreux pays sont dans une phase de transition économique et sociale. Il est clairement démontré que ces conditions peuvent accroître la vulnérabilité au VIH, et il est donc opportun que les gouvernements intensifient leur engagement dans la riposte au sida. »

La conférence étudiera comment la dynamique actuelle peut se poursuivre dans le contexte du déclin attendu du financement extérieur, ainsi que les effets que cela peut avoir sur les efforts des gouvernements et des ONG, qui ont été les instigateurs de beaucoup d’initiatives salvatrices, souvent avec l’aide d’un financement extérieur.

Le nouveau visage du VIH dans la région

L’EECAAC II étudiera également trois tendances actuelles de la propagation de l’épidémie, qui ont des implications importantes et nouvelles pour la région :

  • La féminisation de l’épidémie : l’épidémie affecte un plus grand nombre de femmes. En 2006, les femmes représentaient environ 40% des nouveaux cas signalés.
  • Les jeunes paient un lourd tribut à l’épidémie : dans une région déjà confrontée à des enjeux démographiques, plus de 75% des personnes vivant avec le VIH dans la région ont moins de 30 ans.
  • L’accroissement de la transmission hétérosexuelle : 37% des nouveaux cas signalés sont le résultat de rapports hétérosexuels non protégés.

Les problèmes, idées et solutions débattus durant l’EECAAC II aideront à améliorer la riposte conjointe à l’épidémie dans la région et seront pris en compte lors d’autres grandes conférences qui se tiendront en 2008, notamment la Réunion de haut niveau sur le sida qui aura lieu en juin au Siège de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, et la XVIIe Conférence internationale sur le sida à Mexico en août prochain.