Communiqués de presse

Le Fonds mondial adopte un nouveau mode de financement des subventions

14 septembre 2012

Un nouveau modèle appelé à simplifier les candidatures et à rendre le financement plus prévisible

Genève - Le Conseil d'administration du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a adopté aujourd'hui un nouveau mode de financement des subventions qui permettra à l'organisation d'investir l'argent de la communauté internationale d'une manière plus stratégique et plus axée sur les résultats.

Par sa conception, le nouveau modèle de financement améliore nettement l'établissement des subventions, grâce à une procédure plus prévisible, plus fiable, mais également plus souple. Il sera dès lors possible d'assurer un meilleur taux de réussite pour l'ensemble des subventions et de faire preuve d'une plus grande efficacité au moment de sauver la vie de personnes touchées par les trois maladies.

« Il s'agit d'un changement exceptionnel pour le Fonds mondial, une ouverture sur l'avenir », a déclaré Simon Bland, le Président du Conseil d'administration. « Ajouté aux sommes d'argent considérables que nous versons cette année, ce nouveau modèle de financement rendra nos subventions encore plus efficace à l'avenir. »

Depuis la fin de 2011, lorsque le Conseil d'administration a opté pour un recentrage stratégique et ciblé de ses investissements, le Fonds mondial a opéré une restructuration au terme de laquelle 75 pour cent de son personnel sont affectés à son activité de base, la gestion de subventions. La division qui s'en occupe a, pour sa part, été réorganisée de manière à accorder une attention plus soutenue à chaque pays.

Le nouveau modèle de financement modifiera désormais la façon dont les maîtres d'œuvre sollicitent un financement, obtiennent l'approbation pour leurs propositions, puis gèrent leurs subventions. Dès que tous ses détails auront été précisés, il encouragera l'application de plans stratégiques nationaux dans chaque pays et tendra vers une simplicité et une efficacité accrues.

Plusieurs aspects du nouveau modèle de financement doivent être approfondis et le Conseil d'administration est convenu de les examiner à sa prochaine réunion, en novembre.

L'un des éléments fondamentaux du nouveau modèle pour les candidats sera la présentation d'une note conceptuelle. Plus succinct que les candidatures employées par le passé, ce document permettra d'obtenir très tôt dans la procédure un avis du Fonds mondial, d'autres donateurs et d'experts techniques quant aux éventuels ajustements que pourrait nécessiter la note conceptuelle avant de passer à l'étape ultérieure. Cette démarche devrait diminuer les temps d'attente et améliorer les taux de réussite généraux des candidatures.

Une plus grande souplesse dans le calendrier de candidature constituera un autre changement de taille. En effet, plutôt que de devoir présenter leur candidature à un moment donné, les maîtres d'œuvre pourront mieux aligner la présentation des propositions de subvention sur leurs propres calendriers budgétaires nationaux.

« Le Conseil d'administration nous a donné les principes, les politiques générales et les définitions pour que nous mettions en œuvre la stratégie destinée à optimiser l'emploi de nos ressources », a déclaré Gabriel Jaramillo, le Directeur général du Fonds mondial. « C'est merveilleux de voir le Conseil d'administration joindre le geste à la parole. Nous pouvons maintenant concevoir un nouveau modèle d'activités qui sera plus simple pour les maîtres d'œuvre, accélérera le décaissement des ressources pour sauver des vies et donner également aux contribuables des pays donateurs l'assurance que le Fonds mondial réagit en temps voulu. »

Dans le cadre de la nouvelle approche, les pays seront regroupés en catégories, de manière à permettre au Conseil d'administration de veiller à ce que l'attention aille aux pays les plus touchés par les maladies et les moins à même de payer, entre autres facteurs qui seront pris en considération.

Le Conseil d'administration a décidé que des crédits seraient alloués à chaque catégorie, puis répartis de manière à définir une fourchette de financement pour chaque pays. Il a, de surcroît, décidé qu'une partie des fonds servirait à encourager les demandes ambitieuses sur base de dossiers d'investissements spécifiques et de stratégies nationales.

« Notre objectif commun est d'aider autant de personnes que nous le pouvons en orientant les moyens disponibles vers les régions les plus touchées par les maladies et les moins capables de payer », a indiqué Sylvester Anemana, l'un des membres du Conseil d'administration représentant l'Afrique de l'Ouest et du Centre. « Rendre la procédure plus efficace signifie qu'un plus grand nombre de personnes auront la vie sauve. »

Pour chaque pays, les instances de coordination nationale conserveront la responsabilité première en ce qui concerne la présentation des candidatures et la supervision des subventions. Elles noueront des contacts avec l'ensemble des parties prenantes, y compris dans la société civile, pour mettre au point des candidatures solides à présenter au Fonds mondial.

Le nouveau modèle de financement remplacera le système fondée sur les séries qui, dans les premières années qui ont suivi la création du Fonds mondial en 2002, a parfaitement réussi à favoriser les partenariats intersectoriels dans de nombreux pays pour identifier et quantifier leurs propres besoins en matière de prévention et de traitement du sida, de la tuberculose et du paludisme. Toutefois, du fait de la crise financière internationale il est plus nécessaire que jamais pour le Fonds mondial d'investir pour obtenir des résultats et d'abandonner un rôle relativement passif en matière de définition de la demande. Le Conseil d'administration a donc décidé d'apporter des changements, de façon à orienter les investissements de l'organisation vers les personnes qui en ont le plus besoin et les interventions susceptibles d'aider le plus de personnes.

Des consultations organisées ces derniers mois avec les partenaires, les maîtres d'œuvre et d'autres parties prenantes ont permis de dégager de nombreuses propositions quant à la manière de faire en sorte que le nouveau modèle de financement assure comme il se doit l'aspect international du portefeuille, encourage les programmes qui ont de bons résultats et renforce le principe d'appropriation par les pays. Beaucoup de maîtres d'œuvre ont ainsi souligné la nécessité de simplifier et d'accélérer l'accès aux financements.

« Cela nous permet d'avancer avec des intentions claires », a précisé Rachel Ong, qui représente la délégation des Communautés au Conseil d'administration. « En tant qu'organe de gouvernance, nous optimisons notre orientation et nous encourageons la demande, ce qui aidera à rassembler les moyens dont nous avons besoin. »

Dans sa décision, le Conseil d'administration indiquait que le nouveau modèle devrait renforcer la participation de l'ensemble des parties prenantes, société civile comprise, et appuiera la poursuite du financement pour les populations les plus exposées au risque, de manière à tenir compte des épidémies concentrées.

Le Conseil d'administration souhaite en outre une évaluation régulière du nouveau modèle et a demandé à son Comité de la stratégie, des investissements et de l'impact de poursuivre l'élaboration des détails du modèle afin d'en permettre la mise en œuvre en 2013.