2001
Session extraordinaire des Nations Unies : les activistes exigent et obtiennent la création d’un fonds mondial
Pour la première fois de l’histoire à la session extraordinaire de 2001 consacrée au VIH/sida, une maladie était traitée comme une question de sécurité, et non comme un problème uniquement social ou humanitaire. Les Nations Unies, dans un élan sans précédent, invitaient des orateurs représentant la société civile du Nord et du Sud.
À la fin de la session, tous les États membres des Nations Unies ratifiaient une déclaration devant conduire à la création d’un fonds mondial de lutte contre le VIH/sida et pour la santé, dont le mandat serait de financer une riposte urgente. Grâce au leadership du Secrétaire général des Nations Unies de l’époque, Kofi Annan, et au plaidoyer incessant des activistes, la déclaration finale contenait cette phrase historique : « Nous avons besoin d’un fonds mondial pour lutter contre cette maladie. »
Javier Hourcade Bellocq, activiste contre le sida qui deviendra plus tard membre du Conseil d’administration du Fonds mondial, représentant les communautés vivant avec le sida, la tuberculose et la tuberculose et le paludisme, a déclaré à l’époque : « Le défi, c’est de passer des paroles aux actes, d’un accord mutuel au leadership... Nous devons réduire la différence grotesque qui existe entre les personnes ayant accès à un traitement et celles qui en sont privées et qui mourront du sida. Les personnes vivant avec la maladie ne font pas partie du problème - nous faisons partie de la solution. »
Des activistes du monde entier se sont rassemblés en marge de la session pour suivre de près les gouvernements et les inciter à l’action. Cette pratique allait devenir courante aux assemblées ultérieures des Nations Unies sur le VIH et le sida.
Quelques semaines plus tard, Kofi Annan confiait à un premier groupe de travail le mandat d’établir la nouvelle organisation. Le groupe, dans lequel Javier Hourcade Bellocq représentait la société civile, ne disposait que de six mois pour créer le Fonds mondial et le rendre opérationnel.