Partout dans le monde, les communautés, les gouvernements, la société civile, le secteur privé et les partenaires de la santé mondiale ont travaillé main dans la main pour réaliser des avancées extraordinaires dans la lutte contre le VIH. Mais les droits humains et l’égalité des genres sont la cible d’attaques qui entraînent des conséquences désastreuses pour la riposte au VIH. L’iniquité, l’inégalité entre les genres et les violations des droits humains rendent les personnes plus vulnérables à l’infection à VIH, plus susceptibles d’obtenir de mauvais résultats de santé et moins susceptibles d’accéder à des services de santé vitaux. Les droits des personnes LGBTQI+, des travailleuses et travailleurs du sexe et des personnes qui consomment des drogues sont bafoués par des législations et des politiques qui alimentent la discrimination, la stigmatisation et la violence.
Le démantèlement de ces obstacles est l’unique moyen d’éliminer cette menace pour la santé publique qu’est le sida et bâtir un monde plus sûr, en meilleure santé et plus équitable pour toutes et tous. Le partenariat du Fonds mondial est engagé dans une démarche globale de santé fondée sur les droits humains à laquelle participent activement les communautés touchées par le VIH. Les résultats parlent d’eux-mêmes. Depuis 2002, dans les pays où le Fonds mondial investit, le nombre de décès liés au sida a chuté de 73 %, tandis que les nouvelles infections à VIH ont diminué de 61 %.
Mais la lutte n’est pas terminée. Il est impossible de vaincre le VIH sans respecter les droits des populations clés les plus à risque. En cette Journée mondiale de lutte contre le sida, il est temps de lever les obstacles liés aux droits humains pour en finir avec le sida en tant que menace pour la santé publique à l’horizon 2030.
Il est temps de faire le point sur la lutte contre le VIH
Il y a vingt ans, il apparaissait illusoire de croire que l’on pouvait vaincre le VIH. La maladie ravageait des communautés dans le monde entier, prélevant un lourd tribut sur les vies et les sociétés. Depuis, nous avons extraordinairement cheminé et accompli des progrès remarquables en matière de prévention, de traitement et de sensibilisation. Au cours de la dernière décennie, l’incidence du VIH a diminué de 38 %. Moins de personnes ont contracté le VIH en 2023 qu’à aucun autre moment depuis la fin des années 1980. Il y a de quoi se réjouir. Mais le travail n’est pas terminé, et le moment est venu de faire le point sur la lutte contre le VIH.
Des services complets de lutte contre le VIH changent la vie des jeunes en Namibie
Le téléphone de Lazarus Fillemon ne cesse de sonner. Où êtes-vous ? Quand venez-vous ? J’ai une question. J’ai une histoire à raconter. Lazarus a 30 ans. Il est ambassadeur des jeunes pour i-BreakFree, un programme de participation communautaire dirigé par One Economy Foundation, un partenaire du Fonds mondial en Namibie. Il passe ses journées à parcourir de longues distances en voiture à travers la région d’Ohangwena, dans ce paysage poussiéreux et ensoleillé. Il se rend dans des écoles, à des rassemblements communautaires et dans les foyers pour parler franchement avec les jeunes de sujets variés : prévention du VIH ; le retardement des premiers rapports sexuels ; pratiques sexuelles éclairées, consenties et sans risque, au bon moment ; alcoolisme et toxicomanie ; et bien plus encore.
La prise en charge intégrée du VIH, de la tuberculose et du paludisme soutient les futures mères et les nouveau-nés au Kenya
La première grossesse de Catherine Nyiva a été difficile. Elle ne savait pas à quoi s’attendre. « J’avais très peur, explique-t-elle. À la clinique, on n’avait pas le temps de parler aux infirmières seule à seule, d’exprimer nos craintes, de poser des questions. » Finalement, Catherine a accouché d’une petite fille en bonne santé. Mais il lui a fallu du temps pour se débarrasser de l’anxiété liée à la grossesse et à l’accouchement. La fille de Catherine, Stacey, a aujourd’hui 10 ans. C’est une enfant attentive et curieuse. Catherine est enceinte de son deuxième enfant.
Garantir une prise en charge vitale des trois maladies aux futures mères et aux nouveau-nés - Vidéo
Au Kenya, le VIH, la tuberculose et le paludisme touchent des millions de personnes chaque année. La grossesse est l’un des rares moments où l’on sait que la plupart des femmes et familles auront recours à des soins de santé, ce qui en fait une excellente occasion de dépister, traiter et prévenir les maladies. Avec des financements de Takeda, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et la Liverpool School of Tropical Medicine travaillent avec les autorités sanitaires à la formation de centaines d’infirmières et de sages-femmes au Kenya, au Nigéria et en Tanzanie pour fournir une prise en charge intégrée du VIH, de la tuberculose et du paludisme aux futures mères.
Namibie : En première ligne de la riposte au VIH pour les mères et les enfants
En Namibie, comme dans beaucoup de pays d’Afrique subsaharienne, les femmes sont frappées de manière disproportionnée par le VIH. Mais une campagne ciblée en cours a placé le pays en première ligne de la lutte contre la maladie, en particulier pour les mères et les enfants.
Pour mettre fin au sida, nous devons relancer notre indéfectible poursuite de l’équité
Chaque étape que nous franchissons aujourd’hui dans la lutte contre le VIH est laborieuse – nous devons redoubler d’efforts pour avancer. Dans les premières années de la lutte contre ce virus, nos victoires ont souvent été rapides et colossales, car partout où l’on regardait, les besoins étaient considérables. C’était une époque dévastatrice : en 2000, la maladie a tué 3 millions de personnes, dont plus de 2,4 millions en Afrique. À l’extrémité sud du continent, là d’où je viens, la maladie menaçait de déchirer le tissu social.
Pour en finir avec le sida, donnons le pouvoir à la jeunesse africaine
Quand le sida déferla sur l’Afrique à la fin du siècle dernier, alors que beaucoup de nos gouvernements niaient ou minimisaient le problème, ce sont les jeunes qui se sont mobilisés. Touchés en grand nombre, ils ont donné leur énergie et jusqu’à leur vie en combattant un fléau pour lequel il n’y avait alors que peu d’espoir de survie avant la généralisation des médicaments antirétroviraux.
En Côte d’Ivoire, les communautés transgenres lèvent les obstacles à la lutte contre le VIH
Teddy n’arrêtera pas de militer pour les droits des personnes transgenres, malgré la stigmatisation et les violences qu’elle et sa communauté subissent quotidiennement. « Chaque fois que nous sortons, on nous insulte, on se moque de nous et même, parfois, on nous lance des pierres, raconte-t-elle. Je souhaitais dire aux personnes de ma communauté qu’elles ne sont pas seules. »