Communiqués de presse

Accélérer les investissements nationaux en matière de santé

13 juillet 2015

ADDIS-ABEBA, Éthiopie – Les efforts consentis en vue d’intensifier les investissements nationaux dans les programmes de santé ont atteint un point culminant lors de la Conférence sur le financement du développement qui se tient cette semaine dans la capitale éthiopienne.

Les leaders africains, dont le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, ont échangé aujourd’hui sur la nécessité d’investir davantage dans le domaine de la santé.

« Les pays africains doivent trouver davantage de moyens pour investir dans la santé », a déclaré M. Desalegn. « Ceci est d’une importance capitale. La transformation de nos économies et de nos pays ne sera jamais complète tant que nous n’aurons pas vaincu les maladies. »

Plusieurs partenaires de la santé mondiale ont discuté de l’urgence de la situation et de la nécessité d’intensifier les investissements à grande échelle.

« Pour mettre fin plus rapidement à ces épidémies, les partenaires de la santé mondiale doivent se montrer ambitieux », a déclaré Mark Dybul, directeur exécutif du Fonds mondial. « Nous devons bâtir des systèmes de santé solides et durables. Pour cela, il faut que chacun de nous remplisse sa part de responsabilité, dans un esprit de collaboration. »

Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA, et Mustapha Sidiki Kaloko, commissaire aux affaires sociales de l’Union africaine, ont également assisté à la réunion.

Stimuler les investissements nationaux en matière de santé est l’une des priorités énoncées dans la Déclaration d’Abuja de 2001. Les pays africains avaient alors promis d’augmenter leur financement en faveur de la santé d’une valeur équivalente à au moins 15 % de leur budget annuel. Beaucoup d’entre eux sont toutefois loin d’avoir atteint cet objectif.

Cependant, de nombreux progrès ont été réalisés. Ainsi, l’Afrique mobilise actuellement plus de ressources nationales dans le domaine de la santé que d’investissements pour le développement étranger. Les ressources investies par les pays africains dans la lutte contre le sida ont augmenté de 150 pour cent au cours des quatre dernières années.

Ne pas réussir à maintenir et à augmenter les financements nationaux reviendrait à perdre l’opportunité historique d’éradiquer des maladies telles que le sida, la tuberculose et le paludisme, qui sont en train de reculer. Grâce à l’augmentation des investissements nationaux, les pays seront également mieux armés pour lutter contre les maladies et les épidémies, s’approprier les programmes et en favoriser la durabilité.

Lors d’un rassemblement qui s’est tenu le 12 juillet, les Amis du Fonds mondial ont exhorté les pays engagés à s’investir davantage dans le domaine de la santé. Ils ont également invité les pays donateurs à investir davantage au cours des quinze prochaines années, en vue d’accélérer la victoire contre les maladies.

Yvonne Chaka, musicienne originaire d’Afrique du Sud et ambassadrice de bonne volonté du partenariat « Faire reculer le paludisme », a déclaré que, si les donateurs internationaux ont la responsabilité de continuer à investir dans le domaine de la santé, les pays durement touchés doivent gérer eux-mêmes la riposte.

« Demander sans cesse de l’aide vous fait perdre votre dignité », a-t-elle déclaré.

Maurine Murenga, membre des Amis du Fonds mondial, affirme que, malgré les progrès accomplis ces dix dernières années, nombre de programmes de santé de qualité continuent de ne recevoir aucune aide financière.

« Avant, nous avions un meilleur accès aux traitements contre le VIH, nous étions accompagnés afin de mourir dignement et de pouvoir rédiger notre testament », a-t-elle déclaré. « Comme je n’avais aucun bien à léguer à mon fils, je lui ai écrit une lettre pour lui demander pardon de lui avoir transmis le VIH. »

« J’ai maintenant un autre fils, que j’ai eu après avoir reçu un traitement contre le VIH. Lui n’est pas séropositif et je n’aurai pas besoin de lui écrire une telle lettre. Malheureusement, il y a encore trop de gens qui n’ont pas la chance que j’ai eue et ne bénéficient d’aucun traitement ou moyen de prévention, en raison du manque de financement. »