Le 02 mai 2024
Port-Soudan/Genève – Sur fond de conflit, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial) a signé des accords de subvention avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), pour un montant qui pourrait atteindre 170 millions de dollars US sur la période 2024-2026 afin de venir en aide aux personnes affectées par le VIH, la tuberculose et le paludisme et de contribuer à la mise en place de systèmes résistants et pérennes pour la santé. L’UNICEF et le PNUD travailleront en partenariat étroit avec le ministère fédéral de la Santé soudanais.
Le conflit qui a éclaté il y a un an au Soudan a plongé le pays dans une crise humanitaire. Les conséquences sont lourdes : 8,5 millions de personnes ont été déplacées – dont 6,7 millions à l’intérieur même du territoire national, les services essentiels ont été paralysés et la santé et le bien-être d’innombrables personnes ont été menacés. Le conflit a exacerbé les difficultés liées à la riposte aux trois maladies, ce qui a été particulièrement dévastateur pour les communautés les plus vulnérables du pays.
Les systèmes essentiels qui protègent les enfants et les familles sont sur le point de s’effondrer. On estime que 80 % des hôpitaux dans les zones touchées par le conflit ne sont pas opérationnels et les fournitures médicales se font rares. Les déplacements continus et le manque d’accès aux services de santé perturbent les traitements du VIH et de la tuberculose, ce qui augmente le risque de décès, de pharmacorésistance et de transmission de la maladie.
L’accord de subvention de 118 millions de dollars US signé entre le Fonds mondial et l’UNICEF garantira la fourniture de services essentiels contre le paludisme au Soudan. La subvention vise à répondre au besoin urgent de tests de diagnostic rapide et de traitement du paludisme pour les 6,5 millions, 6,2 millions et 5,8 millions de cas de paludisme en 2024, 2025 et 2026, respectivement. Elle contribuera également à la prévention grâce à la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide et à d’autres soins destinés aux 28 millions de Soudanais, et aidera par ailleurs au renforcement des systèmes de santé et aux initiatives communautaires connexes.
« Ce partenariat avec le gouvernement constitue un élément important du soutien de l’UNICEF aux enfants soudanais face aux effets dévastateurs du conflit en cours sur leur santé, leur sécurité et leur bien-être, a déclaré Mandeep O’Brien, représentante de l’UNICEF au Soudan. Cela témoigne de notre détermination collective à lutter contre le paludisme dans le pays. Le Soudan connaît aujourd’hui la plus grande crise de déplacement de population au monde et les enfants déplacés sont les plus à risque de mourir ou de succomber à des épidémies. »
« Le programme national soudanais de lutte contre le paludisme et les autres départements et unités concernés s’adaptent en permanence pour répondre aux besoins des populations les plus vulnérables, garantissant l’accès aux médicaments essentiels, quel que soit le lieu, a déclaré le ministre fédéral de la Santé, le Dr Heitham Mohammed Ibrahim Awadalla. Le ministère fédéral de la Santé et l’UNICEF collaborent pour faciliter la livraison rapide des produits antipaludiques dont nous avons un besoin urgent. »
L’accord de subvention de 33 millions de dollars US signé entre le Fonds mondial et le PNUD continuera à soutenir les personnes vivant avec le VIH et la tuberculose en leur offrant des services vitaux au Soudan.La subvention couvre la fourniture de médicaments essentiels pour répondre aux besoins actuels du Soudan qui doit maintenir 14 000 personnes sous traitement contre le VIH et traiter environ 44 000 personnes porteuses de la tuberculose sur trois ans dans les hôpitaux publics et les centres de santé primaires qui restent opérationnels.
Le PNUD continuera également à gérer le réinvestissement de près de 20 millions de dollars US du dispositif de riposte au COVID-19 (C19RM) du Fonds mondial pour renforcer les systèmes de santé, y compris le fonctionnement d’installations de production d’oxygène par adsorption par inversion de pression et de cliniques mobiles, la réhabilitation d’un laboratoire de zone, le renforcement de la chaîne d’approvisionnement et le soutien aux agentes et agents de santé communautaires et aux organisations communautaires.
« Assurer la continuité du traitement est une priorité, et le PNUD soutient le programme national soudanais de lutte contre le VIH et la tuberculose en cartographiant les structures de santé opérationnelles et en assurant le suivi de l’ensemble des patients nécessitant un traitement contre le VIH et la tuberculose, a déclaré Thair Shraideh, représentant résident par intérim du PNUD au Soudan. Le PNUD s’engage à fournir des traitements médicaux vitaux et à réhabiliter les systèmes de santé à travers le Soudan. Ce soutien fait suite aux expéditions de fournitures et d’équipements médicaux essentiels financées par le Fonds mondial depuis le début du conflit. »
« Le conflit en cours a paralysé le système de santé et les besoins du pays sont urgents et immenses, a affirmé Mark Edington, directeur de la Division de la Gestion des subventions du Fonds mondial. L’accès aux services de santé essentiels est limité et des personnes meurent faute d’obtenir les soins et les médicaments de base et essentiels. Nous sommes reconnaissants envers le ministère fédéral de la Santé qui a été en première ligne pour garantir que les services vitaux liés au VIH, à la tuberculose et au paludisme atteignent les communautés touchées et vulnérables, avec le soutien de partenaires sur le terrain comme le PNUD et l’UNICEF. »
Les programmes financés par le Fonds mondial au Soudan contribuent à la fourniture de médicaments essentiels aux structures de santé publique du pays, notamment :
Grâce au C19RM, le Fonds mondial a également investi dans des installations d’adsorption par inversion de pression pour produire de l’oxygène médical, des cliniques mobiles, des incinérateurs pour faciliter la gestion des déchets, des équipements de protection individuelle (EPI), ainsi que dans des activités communautaires et le renforcement des systèmes de laboratoire et de surveillance.