Le 20 janvier 2022
Selon les derniers chiffres de l’OMS (en anglais), en date du 17 janvier 2022, la Thaïlande avait enregistré plus de 2,3 millions de cas confirmés de COVID-19 et plus de 21 800 décès. En dehors de la Chine, la Thaïlande a été le premier pays à signaler un cas de COVID-19. Des mesures strictes ont été instaurées en mars 2020 pour contenir l’épidémie, notamment la fermeture des frontières internationales, le confinement de la population dans les grandes villes et des restrictions de circulation entre les provinces. Si ces restrictions ont permis de limiter la progression de l’épidémie durant toute l’année 2020 et jusqu’au début de l’année 2021, elles ont également eu des conséquences économiques et sociales majeures. Le tourisme international, qui représente 20 % du PIB et 20 % des emplois dans le pays, a été dévasté et une reprise complète de ce secteur n’est pas prévue avant 2026.
Si le pays a réussi au début à contrôler la progression de l’épidémie, la situation a changé par la suite. Le nombre de cas a grimpé en flèche au cours du second semestre 2021 alors que le variant delta du SARS-CoV-2 se répandait dans toute la région. Les hôpitaux ont été débordés et le système de santé thaïlandais, qui en temps normal est solide, a été sollicité au-delà de ses capacités. Les autorités ont réinstauré et élargi les restrictions pour tenter de ralentir la propagation du virus. Ces restrictions liées au COVID-19 ont eu une incidence sur la mise en œuvre des programmes subventionnés par le Fonds mondial en Thaïlande, notamment sur les services de sensibilisation, de prévention et de traitement s’adressant aux personnes transgenres, aux consommateurs de drogues, aux travailleuses et travailleurs du sexe, aux homosexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et aux migrants.
Au travers de son dispositif de riposte au COVID-19 (C19RM), le Fonds mondial, en 2021, a apporté un soutien financier à la Thaïlande d’un montant supérieur à 20,6 millions de dollars US pour lutter contre la maladie. Ces fonds ont notamment été utilisés pour acheter des équipements de protection individuelle (EPI) et des tests de dépistage du COVID-19, pour renforcer la prévention et le contrôle des infections et pour acquérir du matériel de dépistage de la tuberculose par des tests biologiques moléculaires, en prêtant une attention particulière aux organisations communautaires, aux migrants et aux populations clés. Le financement par le C19RM a également servi à atténuer l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les programmes de lutte contre le VIH et la tuberculose et à renforcer les systèmes de santé communautaires (suivi communautaire, mobilisation sociale et plaidoyer, renforcement institutionnel des organisations communautaires).
Les modalités de mise en œuvre des programmes et des interventions ont été dictées par l’importance accordée aux populations clés locales. En fait, les populations clés, les communautés touchées par le COVID-19 et la société civile au sens large ont été fortement impliquées dans l’élaboration et l’établissement des priorités de la demande de financement C19RM. Cette démarche inclusive a permis de définir des interventions sur mesure tenant compte de divers besoins. Parmi ces interventions figurent notamment la création de supports d’information en braille sur le COVID-19 destinés aux personnes aveugles de la communauté LGBTI. Cette vaste consultation, qui a réuni des organisations à assise communautaire et dirigées par la communauté de toutes les provinces et n’étant pas nécessairement en rapport avec les activités du Fonds mondial, a permis de tirer parti d’un processus de participation collaboratif qui a débouché sur un plan d’action solide.
Ce processus de participation utilisé en Thaïlande prouve l’intérêt de réunir différentes communautés pour élaborer des stratégies et des programmes qui répondent aux divers besoins de ces groupes.